Le ministre de l'Agriculture a fait cette déclaration alors que les producteurs ont relancé depuis quelques jours des opérations pour protester contre l'échec des négociations au sein de l'interprofession sur les prix du lait. Une réunion des syndicats majoritaires du secteur doit se tenir ce mercredi pour décider de la stratégie à adopter face aux entreprises qui refusent d'augmenter les tarifs autant que les éleveurs le souhaitent.
"Lorsque les prix s'effondrent, la répercussion est immédiate sur les revenus des producteurs qui ont perdu près de 50% de leurs revenus en 2009 (...) Maintenant que les prix remontent, je souhaite que les producteurs soient correctement rémunérés", a déclaré Bruno Le Maire.
"Ils ne le sont pas aujourd'hui, je souhaite que les industriels et les coopératives fassent les efforts nécessaires pour que les producteurs soient rémunérés à leur juste valeur", a-t-il ajouté.
Interrogé sur ce qui pourrait être le "prix juste", M. Le Maire a affirmé que c'était à l'interprofession -producteurs, industriels et coopératives- "de le déterminer".
"Que chacun prenne bien ses responsabilités, que chacun joue son rôle, l'Etat a joué son rôle pour intervenir sur les marchés en 2009 en mettant 300 millions d'euros par l'intermédiaire de la commission européenne et faire remonter les cours du lait", a encore souligné Bruno Le Maire.
"Que l'on sorte de ce système où tous les trois mois il y a une crise sur le prix du lait, ce n'est pas acceptable", a souhaité le ministre. Il rappelle que la nouvelle loi de modernisation de l'Agriculture et de la Pêche, votée en juillet, obligera les industriels à fournir des contrats sur plusieurs années aux producteurs pour que ceux-ci sachent ce qu'ils vont gagner "au lieu d'être soumis à des aléas tous les trois mois".
La récente flambée des prix des céréales (qui servent aussi à nourrir le bétail) va entraîner une "situation difficile" pour les éleveurs, a aussi reconnu Bruno Le Maire qui a annoncé qu'il proposera à la rentrée un plan de
développement pour la filière de l'élevage (bovins et du porc).
En revanche, "il n'y a pas de raison qu'il y ait des répercussions sur les prix à la consommation", a souligné le ministre, citant notamment l'exemple de la baguette où "le prix du blé est tout à fait minime dans le prix du pain".
Face à la volatilité des prix, Bruno Le Maire a rappelé une fois de plus que "l'agriculture a besoin de stabilité, l'agriculture a besoin de régulation" tant au niveau européen que mondial. Cette question devrait être "un des grands enjeux" du futur G20, a encore souligné le ministre.
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