"Autant l'industriel et le distributeur ont pu répercuter l'augmentation des charges, autant il y en a un dans la filière qui n'a pas pu le faire, c'est l'éleveur", a affirmé à l'AFP l'économiste Philippe Chalmin, chargé de décortiquer la formation des prix dans la filière bovine.
Le ministre de l'Agriculture a demandé ce rapport dans le cadre de l'Observatoire prévu par la loi de modernisation de l'Agriculture et de la Pêche (LMAP). Depuis des mois, les producteurs de viande bovine réclament une revalorisation des prix de la viande.
En novembre après avoir bloqué les abattoirs du groupe Bigard, leader français de la viande bovine, ils ont obtenu une hausse de 2 à 5 centimes le kg, alors qu'ils demandaient 60 centimes d'euros.
"Il n'y a pas de vilain ni de méchant", a souligné M. Chalmin qui "ne montre personne du doigt".
"Je constate simplement que l'augmentation des prix au consommateur correspond à un ensemble de services et de charges totalement explicables", a-t-il ajouté. M. Chalmin cite notamment les contraintes sanitaires après la crise de la vache folle en 2001 et environnementales (stations d'épuration d'eau) ou encore les modifications dans les modes de consommation.
"L'industriel et le distributeur ne s'en mettent pas plein les poches sur le dos du producteur", a-t-il affirmé.
Un groupe de travail va affiner ce rapport préliminaire, a-t-il ajouté.
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