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ARVALIS conseille de désherber les céréales avant le premier apport d'azote pour améliorer l'efficacité du traitement

Publié le 24 Janvier 2012 à 00:01

Comme le rappelle ARVALIS-Institut du Végétal, fertilisation et désherbage sont bien indépendants d’un point de vue technique, mais les deux sont liés agronomiquement. En effet, si l’azote est apporté sur une culture non désherbée, celui-ci bénéficie autant aux adventices qu’à la culture. Et pourtant, en France, la majorité des agriculteurs désherbent le blé en sortie hiver. Ces applications ont lieu entre le 15 mars et le 10 avril, donc après le 1er apport d’azote, voire le 2ème.

Pour mieux appréhender l’interaction possible entre la date de désherbage et le premier apport azoté, ARVALIS-Institut du Végétal a mis en place un essai à Boigneville (91) lors de la campagne 2009-2010.

La photo 1 illustre l’impact de l’époque de désherbage, croisé avec le niveau de fertilisation sur le niveau d’efficacité de l’herbicide (le reliquat sortie hiver réalisé mi-janvier était de 30 unités).

La date de désherbage des céréales est essentielle à la bonne efficacité

ARVALIS-Institut du Végétal a remarqué que le niveau de fertilisation n’a pas d’influence sur l’efficacité finale. En revanche, la date de désherbage est essentielle à la bonne efficacité. Ainsi, les désherbages précoces (au moment du 1er apport) sont les plus efficaces. Pénalisées par le type de produit employé (l’Archipel de bayer CropScience est un produit majoritairement foliaire) et de possibles relevées, les modalités désherbées à l’automne ont des efficacités inférieures, comprises entre 90 et 93 %.

ARVALIS note également que toutes les modalités désherbées après l’apport d’azote sont désavantagées, à l’exception de la modalité sans apport.

Les adventices fertilisées en même temps que la culture seront d’autant plus difficiles à contrôler que le désherbage sera tardif.

13 qx/ha de perdus à cause des désherbages faits après le 1^er apport d’azote sur les céréales

Le 1er élément à remarquer est l’impact des ray-grass sur le rendement : 50 quintaux environ/ha de baisse de rendement. Ensuite, le fait de surfertiliser (X+40) ne permet pas de compenser la perte de rendement. Au contraire, ces modalités, à désherbage identique, ont des rendements plus faibles. Il semblerait que les ray-grass plus compétitifs ont absorbé de l'azote au détriment de la céréale.

Par ailleurs, il apparaît que les désherbages après le 1er apport sont les plus pénalisés (à l’exception des témoins). Ainsi, les pratiques actuelles en matière de désherbage et de fertilisation, pénalisent de 13 q/ha le rendement (à savoir fertilisation puis désherbage), par rapport à une situation de désherbage avant ou au moment du 1er apport.

Il est également intéressant de constater que les désherbages d’automne, malgré des efficacités inférieures au désherbage de sortie d’hiver, préservent le rendement de la culture, par une levée précoce de la concurrence.

« Afin de préserver le rendement de la culture et optimiser l’efficacité des herbicides, il est essentiel de désherber avant, ou au moment du 1er apport d’azote » souligne ARVALIS.

Les désherbages précoces préservent le rendement de la culture, par levée précoce de la concurrence des adventices et optimisation de la fertilisation pour la culture. Par ailleurs, ceux-ci sont plus efficaces, les adventices étant jeunes et non stimulées par la fertilisation.