En moins d'un mois, sept paysans ont mis fin à leurs jours dans l'Etat du Madhya Pradesh et au moins cinq autres sont toujours entre la vie et la mort après avoir tenté de se suicider en ingurgitant des pesticides.
Les récoltes ont chuté dans cet Etat de 60% cette année en raison de pluies inhabituelles en septembre et d'un intense épisode de gel au cours du derniers mois qui a décimé les cultures de farine, soja, haricots, petits pois et d'oranges, selon l'association locale des paysans.
Les familles des paysans qui se sont suicidés ont évoqué les dettes qui s'accumulent et la perpective d'être ruinés.
Mais le ministre de l'Agriculture, Ramkrishna Kusmaria, qui a pour circonscription le district où se sont produits les suicides, a suggéré que les malheurs des paysans étaient liés à de mauvais choix agricoles.
"C'est à cause de nos vieux péchés que nous avons des dégâts dans les récoltes. Une utilisation régulière de produits chimiques dans les champs a affaibli la santé et la résistance et les cultures sont endommagées", a-t-il affirmé à l'AFP.
"Les paysans devraient se mettre à l'agriculture biologique", a-t-il ajouté.
Ces commentaires interviennent dans un contexte où l'Inde remet en cause son choix d'une agriculture intensive et d'un recours aux engrais depuis les années 1970 qui ont abouti à une "révolution verte" dont les bienfaits sont aujourd'hui discutés.
Ce choix a permis de stimuler les rendements agricoles et d'aider à nourrir la population en pleine expansion mais il a aussi eu des effets dévastateurs sur l'environnement. Les paysans ont aussi vu leurs coûts s'envoler.
En dépit du développement économique dans les grandes villes du pays de plus d'1,1 milliards d'habitants, deux Indiens sur trois continuent de vivre et travailler en milieu rural.
Selon une étude de l'Institut Tata en sciences sociales datant de 2009, 150.000 paysans se sont suicidés au cours des dix dernières années.
crédit photo: http://www.lacim.fr/agriculture.htm
Le dispositif de contrôle périodique obligatoire des pulvérisateurs est effectif depuis le 1er janv (...)