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Viande de cheval: les députés européens demandent des contrôles et un étiquetage plus stricts

Par Jean Moullart | Publié le 20 Février 2013 à 09:59
Viande de cheval: les députés européens demandent des contrôles et un étiquetage plus stricts

Les députes veulent davantage de tests de la viande, tout au long de la chaîne alimentaire, à la suite du scandale de la viande de cheval. C’est ce qu’il ressort d'un débat en commission de la sécurité alimentaire, lundi dernier. De nombreux députés ont exprimé leur inquiétude concernant le niveau d'engagement des États membres à faire respecter les règles existantes de l'UE en matière d'étiquetage et ont invité la Commission européenne à renforcer les contrôles. C'est mle cas notamment du député anglais Paul Nuttal (en photo).

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La plupart des députés ont estimé que la question relevait de l'étiquetage et de la traçabilité plutôt que de la sécurité alimentaire, même si certains se sont inquiétés du fait que les chevaux puissent être traités avec des substances comme le médicament antidouleur phénilbutazone interdit dans les viandes destinées à la consommation humaine.

 

"Il s'agit d'une fraude considérable, mais nous avons besoin de nous calmer à ce propos" a déclaré Peter Liese (PPE, DE). "Cependant", a-t-il ajouté, "je comprends que les consommateurs ne veulent pas être dupés en mangeant quelque chose qu'ils ne veulent pas manger". Il a conseillé d'améliorer l'application de la législation existante, de renforcer les contrôles et d'introduire des tests ADN.

 

"Ce qui a choqué la plupart des gens, c'est qu'après la crise de l'ESB le système était censé assurer la traçabilité", a déclaré Linda McAvan (S&D, UK). Elle a fait remarquer que les règles sur l'étiquetage des produits de viande avaient été soutenues par le PE mais rejetées par les gouvernements européens. Depuis lors, "le système a échoué. Il y a eu plusieurs cas de fraude", a-t-elle indiqué.

 

"En matière de traçabilité, nous avons la législation la plus développée du monde", a déclaré le directeur général de la santé et des consommateurs de la Commission européenne, Paola Testori Coggi, ajoutant que "la fraude a été détectée et le traçage de la viande a été assuré. Le système a fonctionné. La Commission a proposé un plan de renforcement des contrôles, y compris des tests d'ADN sur la viande".

 

 

Comment s'attaquer à l'étiquetage frauduleux?

"Pour de nombreuses personnes, manger du cheval est inacceptable. Imaginez si c'était du porc!", a déclaré Chris Davis (ADLE, UK). "La responsabilité doit incomber aux fabricants de produits alimentaires. Où est la preuve que les contrôles ont été effectués par les autorités nationales? Idéalement, il faudrait faire des efforts en vue de sanctions communes au niveau européen", a-t-il ajouté.

 

Carl Schlyter (Verts/ALE, SE) a averti: "se concentrer sur des prix bas augmente le risque de fraude" et l'étiquetage d'origine de ces viandes permettrait aux entreprises de tisser des liens à long terme avec leurs fournisseurs et de réduire ainsi le risque. En outre, selon lui, "le risque de sanctions devrait être ressenti par les entreprises". Mme Coggi a répondu que les sanctions pénales relevaient de la responsabilité des États membres et que l'Union européenne ne pouvait pas légiférer dans ce domaine.

 

"Comment pouvons-nous empêcher les personnes d'être malhonnêtes et comment faut-il les sanctionner?" a demandé Ana Rosbach (ECR, DK). "J'aimerais savoir d'où ma viande provient" a-t-elle ajouté, appelant également à un meilleur étiquetage. Kartika Tamara Liotard (GUE/NGL, NL) a demandé à la Commission d'être "sévère envers les États membres qui n'appliquent pas la loi", ajoutant: "nous avons simplement besoin de savoir ce qu'il y a dans notre nourriture".

 

"La sécurité alimentaire est une compétence de l'UE, mais le Royaume-Uni avait des normes plus élevées auparavant", a déclaré Paul Nuttall (EFD, UK). "Nous ne sommes pas en mesure d'assurer que les aliments sont sûrs et étiquetés correctement. (...).  Dans ce cas, la viande a voyagé dans cinq pays différents. C'est quasi impossible à contrôler", a-t-il souligné, plaidant pour que les pouvoirs en matière de sécurité alimentaire retournent aux États membres.




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