Le Conseil spécialisé de FranceAgriMer du 10 juillet 2013 mentionne un fort repli des cours du blé depuis fin 2012

France : près de 36 Mt de blé tendre, 10,5 Mt d’orges et 1,8 Mt de blé dur

Selon les toutes premières prévisions des services régionaux de FranceAgriMer, réalisées début juillet, la production française de blé tendre en 2013 devrait être proche de 36 millions de tonnes (Mt), en légère hausse par rapport à l’an dernier. Les surfaces ensemencées ont en effet retrouvé leur niveau normal à près de 5 millions d’hectares, après les dégâts de gel de l’hiver 2012.

Ce chiffre prudent, élaboré sur la base d’un rendement en léger repli par rapport à 2012 alors que les moissons n’avaient pas encore commencé, conserve un potentiel de hausse à confirmer dans les semaines à venir. Les premières coupes, réalisées depuis, incitent certaines régions à plus d’optimisme.

En orge, la récolte française est estimée à 10,5 Mt en 2013, en repli de 8 % par rapport à 2012, année qui avait bénéficié aux orges de printemps suite aux dégâts du gel sur les cultures d’hiver. La récolte de blé dur ne devrait pas dépasser 1,8 Mt (2,4 Mt en 2012) sous l’effet conjugué d’une baisse des rendements et des surfaces. Au total, la production française de céréales à paille devrait s’établir autour de 51 Mt, en repli de 3 % par rapport à 2012.

À la date du Conseil, les moissons avaient démarré en Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes pour le blé tendre et en Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes pour le blé dur. La récolte d’orge d’hiver avance en Midi-Pyrénées, Aquitaine et Poitou-Charentes, elle a commencé en régions Centre, Bourgogne et Pays de la Loire. Les conditions de culture des céréales à paille sont globalement stables, avec une légère dégradation en blé dur. Les conditions climatiques très difficiles de ce printemps ont eu des conséquences importantes sur les semis et l’installation du maïs en Aquitaine, Midi-Pyrénées et Bourgogne, où il reste des hectares non semés. Suite aux inondations dans le Sud-Ouest, les excès d’humidité empêchent les producteurs de ressemer correctement et au maïs de se développer normalement. Le Comité régional des céréales de la région Aquitaine a fait part de ses inquiétudes pour l’autonomie fourragère des polyculteurs-éleveurs et pour la production de maïs semences compte-tenu des semis tardifs et du décalage non respecté entre plantes mâles et femelles. 20 % des surfaces de maïs doux ne seront finalement pas ensemencées. En région Poitou-Charentes, la grêle a touché environ 20 000 ha. Le Ministère en charge de l’agriculture invite les producteurs à demander par courrier à leur DDT la régularisation de leur déclaration PAC.

Le repli des cours mondiaux du blé, constaté depuis fin 2012, s’amplifie pour la récolte 2013

Sous la pression des prévisions mondiales de forte récolte céréalière, les prix des céréales à paille enregistrent une baisse très significative pour la prochaine campagne, après avoir déjà décliné tout au long du premier semestre. Reste que les besoins des pays importateurs sont importants. La Chine est aux achats depuis avril et les prix français, compétitifs, ont permis d’y effectuer une vente de l’ordre de 200 000 tonnes de blé courant juin. À noter toutefois la remontée récente des taux de fret qui pourrait, par la suite, pénaliser l’origine française sur les destinations les plus lointaines.

Le Maghreb, le Moyen-Orient et surtout l’Égypte ont de gros besoins, tandis que la production argentine, en baisse tendancielle, ne pèsera pas sur l’offre mondiale d’ici la prochaine récolte.

À l’inverse, la Russie devrait retrouver sa capacité d’exportation aux dépens de l’Union européenne et spécialement de la France, au moins pendant toute la première partie de la campagne commerciale 2013/14. L’Égypte focalise aujourd’hui toutes les attentions, compte-tenu de sa situation financière et politique.

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