Il existe une souche bovine (Mycobacterium bovis), responsable de la tuberculose bovine, qui peut être transmise à l’homme dans certaines conditions mais qui touche principalement les bovins. En France, plus de 99% des cas de tuberculose chez les humains sont dûs à la souche humaine de la maladie (Mycobacterium tuberculosis). Depuis quelques années, les autorités sanitaires font face à une augmentation progressive du nombre de cas qui est passé d’une cinquantaine à une centaine par an avec une concentration des cas dans certaines zones localisées en Côte d’Or, en Dordogne, en Camargue et dans le Sud-Ouest. La maladie s’est également développée chez certaines espèces d’animaux sauvages (sangliers, cerfs et blaireaux), ce qui rend son éradication plus complexe.
La maladie de la tuberculose bovine se transmet aux animaux
- Par inhalation de gouttelettes émises lors de la toux ou d’aérosols contaminés (lorsque les bovins se reniflent de mufle à mufle par exemple).
- Par ingestion, inhalation ou léchage de matières contaminées : lait, eau d’abreuvement, fourrage, pierres à lécher, etc.
- Certaines sécrétions comme le sperme ou l’urine peuvent également être contaminantes.
Comme la maladie évolue lentement, pendant des mois, voire des années, avant qu’elle ne tue un animal atteint, celui-ci peut la transmettre à de nombreux autres animaux de l’élevage avant de commencer à présenter des signes cliniques.
Prévention de la maladie de la tuberculose bovine
Dans les années 1950, environ la moitié des troupeaux bovins étaient touchés par la tuberculose bovine, maladie d’origine bactérienne due à Mycobacterium bovis.
L’assainissement du cheptel se fait par détection de la maladie dans les troupeaux et élimination des bovins issus des troupeaux infectés, la lutte par traitements antibiotiques ayant toujours été interdite pour des raisons de santé publique. Grâce à des efforts de lutte conséquents, à partir des années 2000, moins de 0,05% des troupeaux étaient infectés.
Cela a permis à la France d’obtenir le statut « officiellement indemne de tuberculose bovine » délivré par la Commission européenne. Ce statut n’implique pas que la maladie a été complètement éradiquée mais que moins de 0,1% des troupeaux sont infectés.
Le faible niveau d’infection obtenu a permis de réduire la pression de surveillance dans la plupart des départements, cette surveillance étant très contraignante pour l’ensemble de la filière. La surveillance à l’abattoir a toutefois été maintenue de façon systématique. Depuis quelques années, le nombre de nouveaux cas détectés a augmenté progressivement en passant d’une cinquantaine à une centaine par an avec une concentration dans des zones bien identifiées Côte d’Or, Dordogne, Camargue, Pyrénées-Atlantiques/Landes.
La maladie s’est également développée chez certaines espèces d’animaux sauvages (sangliers, cerfs et blaireaux), ce qui rend son éradication plus complexe.
Le niveau atteint par cette augmentation ne modifie par le risque pour la santé publique qui reste négligeable compte tenu de la faible prévalence de la maladie (environ une centaine de nouveaux cas par an) et des mesures réglementaires de sécurité sanitaire pour les produits alimentaires issus des bovins : inspection systématique des carcasses, contrôles réguliers des élevages livrant du lait cru pour la consommation humaine, traitement thermique du lait issu des troupeaux suspects. Les problèmes de recrudescence de tuberculose rencontrés actuellement chez l’homme sont dûs à une autre souche de bactérie ( Mycobacterium tuberculosis).
Afin de préserver les bénéfices de l’assainissement obtenu et d’éviter que la maladie ne s’installe durablement dans la faune sauvage, il convient d’agir pour inverser la tendance.
Un plan d’action national contre la tuberculose bovine
La DGAL a mis en place en novembre 2010 un plan d’action national afin de renforcer le dispositif de surveillance existant. Ce plan s’articule en trois axes :
- Renforcer la prévention,
- Poursuivre l’éradication,
- Renforcer le pilotage à tous les niveaux et mobiliser les ressources nécessaires
Une deuxième version du plan d’action national de lutte contre la tuberculose bovine a été établie en 2012 après concertation avec les partenaires techniques et professionnels. Ce plan prévoit un renforcement des mesures de gestion lors de suspicions de tuberculose, conformément à la réglementation européenne.
Le renforcement du pilotage de ce plan et son positionnement interministériel ont vocation à garantir que les éléments identifiés seront mis en œuvre et qu’au besoin de nouvelles adaptations pourront être apportées pour faire face à l’évaluation de la situation.
Ce plan positionne la lutte contre la tuberculose bovine dans les priorités de la Direction générale de l’Alimentation pour les trois prochaines années.
La Lutte contre la tuberculose en 2010 et 2011 représentait environ 20 millions d’euros dont environ 75 % en assainissement des foyers (indemnisation des animaux abattus). Les mesures prévues par le plan d’action représentent un surcoût d’environ 10 millions d’euros en indemnisation (60 %) et en renforcement des moyens de surveillance (20 %) et des aides aux structures en charge de la lutte contre la maladie (20 %) pourront être apportées pour faire face à l’évolution de la situation.
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