Vous êtes ici:

Pour Jean-Pierre Condamine, Président FDSEA de la Nièvre : "Borloo + Jouanno = Bobo"

Par Jean Moullart | Publié le 15 Février 2010 à 19:18
Pour Jean-Pierre Condamine, Président FDSEA de la Nièvre : "Borloo + Jouanno = Bobo"
Administrateur à la FNSEA pour la région Bourgogne et président de la FDSEA de la Nièvre, Jean-Pierre Condamine dénonce l’incohérence des positions des pouvoirs publics dans un éditorial bien ficelé. « "Borloo + Jouanno = Bobo !" Ce solgan repris par plusieurs milliers d'agriculteurs en octobre dernier à l’occasion des mobilisations massives du réseau FNSEA et JA trouve ces jours-ci un nouvel écho, avec une bévue - et pas des moindres - de la doublette infernale du ministère de l’Ecologie sur le dossier du photovoltaïque. Voici l'éditorial de Jean-Pierre Condamine.
Lancer la discussion sur le forum

"Car soyons clairs : rarement - si ce n’est jamais ! - nous n’avons connu pareille pagaille au niveau parisien, les ministres eux-mêmes semblant dépassés par les enjeux des dossiers qu’ils portent.
Mais de quels enjeux parlons-nous au juste ?


On nous bassine chaque jour à coup de propagande écolo sur le thème du Développement durable et de la protection de la planète. On nous assassine, nous paysans, quotidiennement à coups de réglementations dénuées de sens pour une soi-disant "durabilité". Mais à y regarder de plus près, le seul élément "durable" qui soit aujourd’hui n’est autre que la capacité inébranlable des politiques à œuvrer pour le contre-productif.
Car, il y a un mois, à Copenhague, du vent était brassé pendant dix jours à coup de milliers d’€ par ceux qui, soi-disant, conduisent aux destinées de la planète, un coup de canif - parisien celui-ci - était distillé dans le même temps aux tarifs d’achat de l’électricité d’origine photovoltaïque, plongeant nombre de paysans - déjà frappés par une crise sans précédent - dans des situations intolérables au vu des enjeux de ce dossier pour notre agriculture.

Une fois de plus, nous ne pouvons que déplorer le double discours du Gouvernement qui clame haut et fort sa volonté de développer les énergies propres et qui, dans le même temps, abaisse les tarifs de rachat de l’électricité solaire de 18 centimes d’euro du Kilowatt crête pour les bâtiments agricoles !
Nous ne pouvons que déplorer l’attitude de politiques sans parole qui assurent soutenir l’agriculture, mais qui la poignarde en plombant les projets photovoltaïques en cours et en étant incapables de soutenir les paysans par des plans financiers dignes de ce nom.

Enfin, nous ne pouvons que mettre en relief les contradictions ministérielles : au ministère de l’Agriculture, la LMA (loi de modernisation agricole) renforce les mesures de protection du foncier agricole, alors que, dans le même temps, du côté du ministère de l’Ecologie, on favorise par le biais de ces mêmes nouveaux tarifs le développement de centrales photovoltaïques au sol…


Bref, l’incompétence est visiblement une capacité désormais exigée pour être ministre. Mais quoi qu’il en soit, nous ne pouvons plus accepter tant d’inexactitudes, tant de désinvolture à l’égard de notre secteur de production qui, dans l’économie nationale, ne peut servir éternellement d’amortisseur à l’incohérence des propos tenus et des actes politiques menés dans notre pays.


Nous ne supportons plus la mise à sac de notre agriculture !
Face à ces éléments choquants, le réseau FNSEA à entrepris une action syndicale pour obtenir le relèvement des tarifs de rachat et la protection du foncier, notre principal outil de travail.
Dès lors, nous prévenons que tout projet incohérent - à vocation photovoltaïque ou pas - sur des surfaces agricoles trouvera sur sa route la FDSEA et les JA.


"Mieux vaut prévenir que guérir", alors espérons que les ministres entendent enfin la voix du bon sens et reviennent raisonnablement sur leurs positions. Sans quoi, ventres affamés n’ayant plus d’oreille, la réaction paysanne pourrait devenir incontrôlable…




Images associée(s) à cette actualité :


Commentaire(s)