Selon l'association belge GAIA, les éleveurs européens de porcs maltraitent leurs animaux...

Les conclusions filmées de cette enquête ont été révélées en conférence de presse à Bruxelles fin janvier, à l'initiative des ONG "Compassion in World Farming" (Compassion) et la "Coalition Européenne pour les Animaux de ferme" (ECFA), représentée en Belgique par GAIA.

En 2003, une législation européenne destinée à améliorer le bien être des porcs en élevage est entrée en vigueur. Les porcs doivent avoir accès à un matériau manipulable (paille, sciure de bois, ...) nécessaire à l'expression leurs comportements naturels d'exploration et de fouille. La coupe systématique des queues est interdite : les éleveurs sont tenus de lutter contre le cannibalisme en améliorant d'abord les conditions d'élevage.

En décembre 2007, un rapport de l'EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) prouvait qu'en dépit de cette interdiction, la plupart des porcs étaient amputés de la queue.

En 2008 et 2009, Compassion et l'ECFA ont mené une vaste enquête de 18 mois dans 74 élevages de six pays de l'UE : Danemark, Hongrie, Allemagne, Espagne, Pays-Bas et Royaume-Uni. La vaste majorité des élevages visités étaient en infraction, plus de 90 % des animaux étaient amputés de la queue et 67% étaient détenus entassés dans des élevages industriels sur des sols en caillebottis sans aucune litière.

Compassion et l'ECFA ont porté plainte auprès de la Commission Européenne à l'encontre de ces 6 pays.

En outre, la quasi-totalité des truies gestantes étaient détenues dans des stalles individuelles - sauf au Royaume-Uni où ces cages sont interdites. Ces stalles sont si étroites que les truies ne peuvent pas même se retourner. Elles seront illégales en Europe à partir de 2013. 

La Belgique aussi mauvaise élève
Sur la base de constatations similaires dans les élevages porcins belges, GAIA a introduit une plainte formelle contre la Belgique auprès de la Commission européenne. Une récente enquête  de l'Office alimentaire et vétérinaire européen (OAV) menée en 2009 dans les élevages belges a révélé que l'amputation à vif de la queue des porcelets est prescrite de manière routinière par des vétérinaires. Le rapport suggère que l'Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaine Alimentaire (AFSCA) ignore elle aussi l'obligation de modifier les conditions d'élevage avant de procéder à la coupe des queues. La présence d'un matériau manipulable efficace tel que la paille n'est pas toujours examinée par ses inspecteurs. Quant à l'interdiction de d'attacher les truies depuis le 1er janvier 2006, l'OAV a constaté qu'elle était encore ignorée, en toute impunité, par certains éleveurs.
 
Pour Ann de Greef, Directrice de GAIA, "Il est inadmissible que trois ans après la précedente mission d'enquête de l'OAV aux conclusions presque aussi accablantes, la Belgique n'ait pas pris les mesures qui s'imposent pour remédier à cette situation lamentable."

Selon l'institut de recherche agronomique ILVO, dans le nord du pays (où se situent la majorité des élevages porcins) seul un quart des élevages se sont préparés aux nouvelles normes interdisant les stalles de gestation pour les truies au 1er janvier 2013. Une situation tout aussi inacceptable pour GAIA.

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