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L'AGPB met en garde l'Union Européenne sur l'ergot des céréales

Par Jean Moullart | Publié le 07 Mars 2010 à 15:00
L'AGPB met en garde l'Union Européenne sur l'ergot des céréales
D'après l'AGPB (Association Générale des Producteurs de Blé et autres céréales), des contaminations de plusieurs parcelles d’orge et de blé par de l’ergot sont apparues l’été dernier en France. Pour l'association, ce phénomène rare "soulève des questions sur certains aspects de la politique environnementale en agriculture".
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L’ergot est un champignon parasite qui produit des alcaloïdes toxiques pour l’homme et les animaux en cas d’ingestion. Dans le passé, les contaminations des cultures par l’ergot étaient mal maîtrisées et il en est résulté des épidémies d’ergotisme, empoisonnement lent qui provoque des effets gastro-intestinaux et nerveux (hallucinations, troubles psychiatriques) ainsi que des gangrènes sèches, comme le « feu de Saint-Antoine » et le « mal des ardents » cités par les chroniques anciennes. C’est au 19ème siècle que les causes de la maladie ont été identifiées.

L’apparition de l’ergot dans les parcelles de céréales peut être favorisée entre autres par un salissement des parcelles ou des bordures de champs par des graminées infectées montées à graine. Et là, le bât blesse car, au titre de la réglementation environnementale, le broyage des bords de champs et l’utilisation d’herbicides efficaces peuvent être limités.

L'AGPB met en garde les autorités européennes: "attention à ce que le mieux-disant environnemental ne devienne parfois l’ennemi du bien !".

 

 

 

L'ergot des céréales a tué en Ethiopie dans les années 70...

Des cas d’intoxications aiguës survenus au XXème siècle sont rapportés :

En France, un épisode se serait produit en 1951 à Pont Saint-Esprit, dans le Gard, après la consommation de pain. Mais cet épisode est resté non confirmé.

Les derniers épisodes mentionnés dans la littérature se sont produits :

- D’une part en Ethiopie en 1978 suite à la consommation d’un mélange de céréales contenant 0,75% d’ergot de C. purpurea , 93 personnes ont été intoxiquées dont 47 moururent. L’alcaloïde ergométrine fut détectée dans les sclérotes (IPCS, 1990).

- D’autre part dans un village en Inde en 1975 suite à la consommation de millet contenant 1,5-17,4% d’ergot de C. fusiformis. Le groupe des alcaloïdes clavines fut détecté dans les sclérotes à une teneur totale de 15-199 mg/kg. Dans un village voisin où la population a consommé du millet contenant 0,1-3,8% d’ergot avec une teneur en même type d’alcaloïdes de 15-26 mg/kg, aucun cas d’intoxication n’a été rapporté (IPCS, 1990).

 

L’AESA (Agence Européenne de Sécurité Alimentaire), dans son avis d’avril 2005, indique qu’« aujourd'hui, les données sur les propriétés toxicologiques des alcaloïdes de l'ergot pris individuellement sont trop limitées pour sélectionner des marqueurs toxiniques individuels permettant de surveiller l'étendue de la contamination. Les données concernant la toxicité de chacun des alcaloïdes de l'ergot sont peu nombreuses.




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