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Maladies du pois protéagineux et du pois de conserverie (partie 4): l'aphanomyces

Par Jean Moullart | Publié le 13 Mars 2010 à 15:37
Maladies du pois protéagineux et du pois de conserverie (partie 4): l'aphanomyces
Les nécroses racinaires du pois dues à Aphanomyces euteiches sont devenues une préoccupation majeure dans de nombreuses régions, remettant même en question cette culture. Chaque année, de nouvelles zones sont concernées. Si les connaissances sur le champignon progressent, beaucoup d'interrogations demeurent sur le développement de cette maladie. Seule certitude, aucune solution de lutte efficace n'est en vue à court terme, tant sur le plan génétique que sur celui des traitements de semences.
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Aphanomyces euteiches : un champignon du sol attaquant les racines du pois
Les symptômes : en cas d'attaque précoce, il y a jaunissement des parties aériennes des pois avant floraison, puis une forte réduction de croissance et des racines totalement nécrosées. Aphanomyces euteiches entraînent de fortes pertes de rendement  de 20 à 50 q/ha.
En cas d'attaque tardive : il y a peu de dégâts visibles sur les parties aériennes, les racines sont nécrosées, et entraînent de faibles pertes de rendement.

 

Attention de ne pas confondre la maladie avec un excès d'eau qui provoque aussi un jaunissement des parties aériennes, mais qui laisse les racines saines.

Le diagnostic sur la plante est possible dès l'apparition des symptômes aériens, en examinant les racines, ou à partir d'un échantillon de terre (prélèvement possible toute l'année).

 

 

 

Les facteurs aggravants le développement d'aphanomyces euteiches : selon le Gnis*, un sol humide est un des facteurs aggravants car le champignon Aphanomyces euteiches se déplace dans l'eau pour aller contaminer les racines du pois. Le tassement du sol accentue les défauts d'enracinement.

 

 

 

La lutte contre l'aphanomyces. Une seule existe pour le moment : ne pas semer de pois !
Pour le Gnis*, il faut éviter la culture du pois dans les parcelles contaminées, car il n'existe pas actuellement de solution pour protéger la culture de pois, et le champignon peut se conserver 10 à 20 ans dans le sol.
Prendre des précautions dans les parcelles touchées qui sont une source de contamination possible pour les parcelles voisines, par la terre transportée sur les outils et tracteurs, ou par l'eau de ruissellement.

 

 

 

Pour gérer le risque aphanomyces, le test prédictif est efficace
Même si ce parasite est en extension, la très grande majorité des parcelles en France est indemne. Il existe une méthode efficace et peu coûteuse pour savoir si les parcelles prévues en pois l'année suivante sont saines. Ce test, à partir d'un échantillon de sol, doit être réalisé tôt, au moment du choix de l'assolement.
Si le test est positif (présence d'Aphanomyces), il est fortement déconseillé de semer du pois. En effet, cela signifie qu'au moins 15 à 20 % de la parcelle est contaminée. Donc si le champignon s'exprime fortement, en cas de printemps doux et humide, la perte de rendement sera importante.
Si le test est négatif (absence d'Aphanomyces) : la culture du pois est possible.

Pour Arvalis, si le test est positif (présence d'Aphanomyces), quel que soit le niveau d’INR, il est déconseillé de semer du pois.

- Si le niveau d’INR est élevé (>2), cela signifie que l’endroit où a été prélevé l’échantillon est fortement contaminé. En cas de printemps doux et humide, la perte de rendement pourra être importante et il est probable que cette parcelle reste contaminée pendant encore plusieurs années.

- Si le niveau d’INR est faible (<2), cela signifie soit que le niveau de contamination est faible, soit que seules certaines parties de la parcelle sont contaminées (les premières attaques se produisent en foyer). Le risque de perte de rendement est moins fort, mais Il est préférable, faute de variété tolérante disponible, de différer la décision d’y implanter du pois.
Le niveau de contamination pourrait devenir non détectable et la culture de pois possible à court terme, mais seule la réalisation d’un nouveau test prédictif permettra alors de le vérifier.

- Si le test est négatif (absence d'Aphanomyces détecté dans l’échantillon), la culture du pois est possible.

Dans la majorité de ces situations, il y aura absence totale d'Aphano-myces dans la parcelle. Dans quelques cas, il pourra y avoir des petits ronds attaqués si l'échantillon a été prélevé hors des zones contaminées. Ces petits ronds ne pourront pas provoquer une forte perte de rendement à l’échelle de la parcelle.

 

 

 

Aspects pratiques du prélevement de terre

- Quand prélever l'échantillon de terre ?

Il est possible de réaliser ce test n'importe quand dans l'année. Il faut donc le faire le plus tôt possible pour pouvoir modifier l'assolement si cela s'avère nécessaire.
Attention pour les prélèvements faits en été : s'ils sont exposés à des tem-pératures élevées (coffre de voiture en plein soleil), cela risque de modifier le résultat du test. Il faut veiller à ce que les échantillons parviennent rapidement dans un endroit frais.

 

 

- Où et comment prélever ?

Dans la mesure où la maladie se développe en foyers dans la parcelle, l’échantillonnage est déterminant pour la fiabilité du test.
S’il s’agit d’une parcelle qui a déjà été contaminée, il faut prélever dans les zones qui ont été touchées. S’il n’y a jamais eu de symptômes enregistrés dans le passé, il faut au minimum un échantillon par parcelle, de préférence 1 pour 3 ha. L'échantillon de terre analysé doit représenter au maximum 10 ha. Pour les très grandes parcelles, il faut donc faire plusieurs analyses. Chaque échantillon doit être constitué de 15 à 20 prises prélevées en diagonale dans la zone suspectée ou dans la parcelle.
Pour chaque prise, décaper les quelques centimètres superficiels et prélever sur une hauteur de 15 cm environ. Mélanger les prélèvements et en extraire 3 litres de terre (4 à 5 kg) à envoyer au laboratoire dans un sac plastique fermé avec une étiquette (attention, la quantité de sol est supérieure à celle nécessaire pour une analyse de sol type physico-chimique).
Rappel : Si l'échantillon est stocké avant envoi, il doit être conservé dans un endroit frais.

 

 

- Les laboratoires habilités :

GALYS Laboratoire
14, rue André Boule
41 000 Blois
tél. 02 54 55 88 88
bgilibert@galys-laboratoire.fr

LRPV du Nord
81, rue Bernard Palissy B.P. 47
62 750 LOOS EN GOHELLE
tél. 03 21 08 62 81
valerie.lherbier@agriculture.gouv.fr

FREDON Centre
39, rue de la Borde
45 808 Saint Jean de Braye Cedex
tél. 02 38 70 11 74
cliniquedesplantes@fredon-centre.com

La Clinique des Plantes CORDER
Unité de phytopathologie - Croix du sud 2/3
B-1348 LOUVAIN LA NEUVE - BELGIQUE
tél. 32 (0) 10 47 37 52
cesar@fymy.ucl.ac.be

FREDON Champagne Ardennes
2, esplanade Rolland Garros B.P. 234
51 686 REIMS Cedex 2
Tél. 03 26 77 36 66
Contact@fredonca.com

Centre Wallon de Recherche Agronomique
Rue de Liroux, 4
B-5030 GEMBLOUX - BELGIQUE
tél. 32 (0) 81 62 03 33
schmitz@cra.wallonie.be

 

 

 

 

 

* Gnis: Groupement National Interprofessionnel des Semences

 

 

 




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