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Sahel: réponse d'urgence et investissements de long terme sont nécessaires

Par Jean Moullart | Publié le 08 Avril 2010 à 14:38
Sahel: réponse d'urgence et investissements de long terme sont nécessaires
Une réponse internationale d'urgence et des investissements de long terme dans l'agriculture sont nécessaires pour combattre la crise alimentaire "catastrophique" que traverse la région du Sahel, ont estimé hier Mercredi 7 avril Oxfam, Action contre la faim et des ONG africaines.
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"Tous les signes d'une crise alimentaire d'ampleur sont visibles au Niger et dans la région du Sahel", a souligné Jean-Denis Crolas, d'Oxfam France lors d'une conférence de presse à Paris. "Nous appelons collectivement à une réponse rapide et coordonnée et à un investissement de long terme dans l'agriculture et la sécurité alimentaire".
"Malheureusement, le cri d'alarme que nous avons lancé en novembre/décembre sur la situation au Niger n'a pas été entendu", a déploré Boureima Dodo, responsable de Bilital Maroobé, un réseau d'éleveurs et pasteurs de l'Afrique de l'Ouest, membre du consortium sur le droit à l'alimentation au Niger.
"Nous voyons tous les jours des familles entières d'éleveurs quitter leur zone pour aller vers les villes où la situation alimentaire est déjà très tendue".
"Toutes les capacités des familles sont épuisées", a ajouté Olivier Longué, directeur général d'Action contre la faim-Espagne, qualifiant la situation de "préoccupante".


Pour Eric Hazard, responsable d'Oxfam International à Dakar, il faut aujourd'hui "faciliter les achats régionaux au lieu d'importer du blé enrichi au soja des Etats-Unis" et il faut que l'Union européenne (UE) "lève rapidement les sanctions qui étaient dirigées contre le régime nigérien renversé (le 18 février) et n'ont plus lieu d'être".
"Nous ne voulons pas être dans une position de mendicité par rapport au Nord mais les pays riches doivent payer la dette des changements climatiques qui sont une des causes de la crise alimentaire actuelle", a souligné de son côté  Moussa Tchangari Aissani Tata, secrétaire général de l'association Alternative- Espace citoyen.
Ce responsable associatif plaide pour une régulation des prix et met en cause "les politiques des institutions internationales qui ont depuis les années 1980 poussé les Etats sahéliens à abandonner la notion d'autosuffisance alimentaire et l'appui au monde rural".
"On nous a répété pendant des années qu'il fallait faire confiance au marché", dit-il, "on voit ce que ça donne aujourd'hui au Sahel".

 

 

(AFP)




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