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Brésil: les Sans Terre réclament un projet de loi contre le travail forcé

Par Jean Moullart | Publié le 29 Avril 2010 à 14:57

Le dirigeant du mouvement des paysans sans terre (MST) du Brésil, Joao Pedro Stedile, a réclamé aujourd'hui jeudi 29 avril à Rio le vote du projet de loi contre le travail forcé, bloqué depuis des mois au parlement.

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"Le 26 mai prochain nous organiserons une action politique au Congrès à Brasilia pour que ce projet qui prévoit l'expropriation des terres dont les propriétaires ont eu recours au travail forcé soit voté avant les élections présidentielles d'octobre", a déclaré Stedile lors d'une conférence à la presse étrangère.

Selon lui, 5.266 travailleurs ont été libérés en 2008 mais il doit exister "quatre ou cinq fois plus" de travailleurs vivant encore dans des conditions proches de l'esclavage au Brésil, notamment en Amazonie et dans le nord-est.
Il a déploré que le gouvernement de gauche du président Luiz Inacio Lula da Silva "n'ait pas fait pression" sur sa base parlementaire pour faire voter le projet de loi.
"C'est en raison de ses alliances avec le puissant secteur de l'agro-alimentaire" à qui cela porterait préjudice puisque nombre de grandes propriétés foncières, dont des multinationales, ont recours à ce type de travail, a affirmé Stedile.
Le dirigeant du MST, le mouvement social le mieux organisé et le plus actif du pays, a reproché au gouvernement Lula de "ne pas avoir respecté les objectifs de son plan de réforme agraire" et d'avoir "privilégié" l'agro-alimentaire qui utilise "700 millions de litres de pesticides par an, ce qui en fait le champion du monde", au détriment de l'agriculture familiale.

Selon lui, Lula avait promis une terre à 400.000 familles lors de son premier mandat de quatre ans. Au cours de ses deux mandats, 240.000 familles ont bénéficié de la réforme agraire.
"On est loin du compte d'autant que 800.000 familles revendiquaient un lopin", a-t-il dit.
Actuellement, 90.000 familles soit quelque 400.000 sans terre campent le long des routes dans l'attente d'un lopin, selon le MST qui néanmoins appuiera la dauphine de Lula, Dilma Roussef, pour la présidentielle.