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Agriculteurs: une population encore marquée par des valeurs traditionnelles

Par Jean Moullart | Publié le 08 Juin 2010 à 14:55
Agriculteurs: une population encore marquée par des valeurs traditionnelles
Les agriculteurs qui se rapprochent du reste de la population en matière de niveau de vie et de consommation, demeurent attachés à des valeurs traditionnelles comme le travail et le territoire, selon une étude publiée aujourd'hui par le ministère de l'Agriculture. Dans cette étude intitulée "les agriculteurs dans la société française", son auteur Céline Laisney souligne que "l'ensemble du monde agricole est en train de changer profondément, et sans que le reste de la société s'en rende vraiment compte".
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La part des agriculteurs dans la population active s'est réduite de 8 à 3,4% de 1980 à 2007.
Si les femmes d'agriculteurs travaillent de plus en plus au dehors de l'exploitation, les nouveaux exploitants sont de plus en plus nombreux à venir hors du milieu agricole.
Et ce n'est pas un temps de travail nettement supérieur aux autres catégories qui les rebutent. Les agriculteurs travaillent 54 heures en moyenne par semaine, contre 52 heures pour les artisans, commerçants et chefs d'entreprise, 42 pour les cadres et 36,5 pour les ouvriers.


La pratique religieuse des agriculteurs reste élevée: en 2005, 64% des femmes et 37% des hommes déclarent pratiquer une religion de manière occasionnelle ou réguliere, contre 35% et 27% chez les non-agriculteurs.

Cela va de pair avec des valeurs traditionnelles: l'opposition à l'avortement, à l'infidélité et à l'homosexualité est plus élevée chez les agriculteurs.


Les agriculteurs sont aussi attachés aux valeurs de l'entreprise et du libéralisme, à celles de la discipline et de l'effort, autant de caractéristiques qui les ancrent à droite. En 2008, 42% d'entre eux se déclaraient proches de l'UMP.


L'enquête montre que le niveau de vie des agriculteurs tout en restant inférieur, a augmenté pour se rapprocher du niveau moyen, au moins jusqu'en 2007. Mais à partir de cette année, les revenus ont chûté de plus de 50% pour l'ensemble du secteur agricole.


Comme leurs concitoyens, les agriculteurs ont profité du formidable essor de la consommation depuis 40 ans. En 2007, ils possèdent presque tous les principaux équipements de la maison. Ils sont même plus équipés en terme de communications (téléphone portable, internet) que le reste de la population.
Les conditions de logements des agriculteurs, longtemps nettement inférieures à celles du reste de la population, se sont considérablement améliorées. En 1970, 60% de leurs logements n'avaient pas l'eau courante. En 2002, seuls 2,3% étaient sans confort.

Les familles d'agriculteurs semblent moins concernées par les mutations qui touchent la famille contemporaine. En 2006, seulement 4% des exploitants (20-69 ans) sont divorcés contre plus de 8% pour la moyenne française. Familles monoparentales et naissances hors mariage sont rares.

 

 

Contrairement aux idées reçues, les agriculteurs ne sont pas une population particulièrement marquée par le célibat. Ils le sont même moins souvent que la moyenne nationale.

Les agriculteurs restent encore le groupe social où l'on se marie le plus entre soi mais la tendance s'estompe. Si en 2000, 70% des conjointes d'agriculteurs âgés de 60 à 65 ans étaient d'origine agricole, ce n'était plus le cas que de 39% des conjointes de 25 à 30 ans.




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