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Absinthe: les Suisses revendiquent l'appellation. Opposition des Français

Par Jean Moullart | Publié le 24 Juin 2010 à 14:52
Absinthe: les Suisses revendiquent l'appellation. Opposition des Français
La Fédération française des spiritueux (FFS) a annoncé hier, mercredi, le dépôt le 25 juin d'un recours auprès des autorités suisses pour contrer la tentative de producteurs helvétiques de s'approprier l'appellation "absinthe" au grand dam du groupe Pernod, leader sur ce marché.
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Le 31 mars dernier les producteurs du Val-de-Travers (canton de Neuchâtel) ont déposé une demande d'indication géographique protégée (IGP) devant l'Office fédéral de l'agriculture suisse (Ofag) afin d'être les seuls à pouvoir utiliser le terme "absinthe".
Leur démarche porte aussi sur les dénominations "fée verte" et "bleue" qui désignent aussi cette boisson dont de nombreux artistes français ont fait le succès au 19e siècle.
Si l'IGP est accordée aux producteurs du Val-de-Travers, tout produit dénommé absinthe, fée verte ou la bleue distillé ailleurs qu'au Val-de-Travers, sera interdit de vente et d'importation en Suisse puis en Europe.

La Fédération Française des Spiritueux (FFS) déposera vendredi avant la date butoir du 30 juin un recours contre cette demande d'IGP, a indiqué à l'AFP Marie Benech, directrice générale de la FFS qui voit dans la demande des Suisses "une provocation".
La fédération souhaite par ailleurs "rediscuter avec les autorités françaises de l'utilisation du mot absinthe", toujours interdit en France, où seule est autorisée l'appellation "boisson spiritueuse à base de plantes d'absinthe".


La boisson, elle, n'est plus interdite depuis un décret de 1988. Aujourd'hui, une quinzaine de distilleries la fabriquent en France. Avec quelques centaines de milliers de litres, selon les chiffres de la FFS, ce breuvage reste encore confidentiel. En revanche, à l'export le succès est plus important, notamment en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis où l'appellation absinthe peut être employée.

C'est à la fin du 18e siècle que Daniel Henri Dubied qui avait acquis la recette auprès d'une rebouteuse suisse, la mère Henriod, ouvre la première distillerie d'absinthe à Couvet (Suisse) avec son gendre Henri-Louis Pernod.

Au début du 19e siècle, ce dernier ouvre sa propre distillerie à Pontarlier (Haut-Doubs). Un siècle plus tard, la production explose, souvent aux dépens de la qualité. En 1905, les ligues antialcooliques, soutenues par les producteurs de vin qui voient d'un mauvais oeil cette concurrence, obtiennent l'interdiction de cette boisson "qui rend fou".




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