Vous êtes ici:

Bananes antillaises : après les pesticides, une campagne sur le développement durable

Par Jean Moullart | Publié le 20 Septembre 2010 à 10:56
Bananes antillaises : après les pesticides, une campagne sur le développement durable
Les producteurs de bananes des Antilles, longtemps critiqués pour l'utilisation d'un pesticide cancérigène, le chlordécone, ont présenté aujourd'hui lundi une campagne de promotion destinée à mettre en avant leurs efforts en matière de développement durable.
Lancer la discussion sur le forum

"Le consommateur ne fait pas le lien entre la banane qu'il mange et tout le travail que nous faisons sur le terrain", a expliqué Philippe Ruelle, directeur général de l'Union des Groupements de Producteurs de Bananes de Guadeloupe et Martinique (UGPBAN) à l'origine de cette campagne, cofinancée par l'Union européenne et dont le montant s'élève à trois millions d'euros.

L'UGPBAN, qui rassemble les 700 producteurs de Martinique et Guadeloupe, veut souligner que la filière antillaise est la seule au monde à avoir lancé un "plan Banane durable".

Signé en 2008, après le passage en 2007 de l'ouragan Dean qui a ravagé nombre de plantations, ce plan, prévu jusqu'en 2013, veut relancer ce secteur qui avec plus de 6.500 salariés est le premier employeur privé de Martinique et Guadeloupe.

Il a plusieurs objectifs. Après le scandale du chlordécone, qui a pollué une partie des terres antillaises, il vise à encourager une baisse de l'utilisation des pesticides. Il veut aussi favoriser une amélioration des conditions sociales des salariés dont 90% sont en contrat à durée indéterminé, selon M. Ruelle.

Les efforts ont déjà permis une réduction de 75% des pesticides en une dizaine d'années, et les bananes de Martinique et Guadeloupe utilisent de "cinq à 10 fois moins" de pesticides que leurs principaux concurrents sur le marché de l'Union européenne, selon les responsables de l'UGPBAN.

Récemment encore, deux rapports officiels pointaient les "anomalies" dans la gestion du dossier "chlordécone" par le ministère de l'Agriculture de l'époque.

Un des rapports avait notamment mis en relief "l'influence des intérêts économiques" pour expliquer la lenteur de la prise de décision d'interdire le chlordécone, un pesticide qui se fixe dans les sols pour de nombreuses années.

Interdit aux Etats-Unis en 1976, le chlordécone le sera en 1990 en France métropolitaine et seulement en 1993 aux Antilles, où il était largement utilisé dans les bananeraies.




Images associée(s) à cette actualité :


Commentaire(s)