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Les industries de la fertilisation toussent. Les agriculteurs pourraient bien s’enrhumer prochainement

Par invité | Publié le 18 Octobre 2010 à 15:10
Les industries de la fertilisation toussent. Les agriculteurs pourraient bien s’enrhumer prochainement
En 2009, la crise a plongé les industries de la fertilisation dans une récession sans précédent. Le chiffre d’affaires des engrais et amendements est estimé en France en 2009 à 1,9 milliard d’€uros soit en baisse de 51 % par rapport à 2008. Cette baisse résulte d’une contraction des volumes achetés par les agriculteurs de 25% et d’une chute des prix des fertilisants. Ce passage à vide des industriels des engrais est à prendre au sérieux car il favorise la concentration des acteurs (moins d’interlocuteurs pour nous agriculteurs) et ce d’autant plus que la Chine et l’Inde sont de gros consommateurs, que l'offre se déplace donc dans ces pays. Par ailleurs, il faut savoir que l’Union Européenne souhaite fixer aux industries des engrais des normes anti-pollution drastiques qui pourraient s'avérer désastreuses pour l’activité économique.
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Malgré ces aléas, l’effectif salarié employé en France par les adhérents de l’UNIFA (l'UNIFA est l'Union des Industries de la Fertilisation - GPN, Yara, K+S…) a su rester stable à environ 4000 emplois directs, et le nombre de sites de production français s’est maintenu au niveau de 49 unités industrielles.

Les livraisons d’engrais de la campagne agricole Juillet 2009-Juin 2010 montrent un début de reprise plus marqué en fin de campagne mais celles des amendements minéraux basiques sont en recul par rapport à la campagne précédente.

Les livraisons exprimées en élément nutritif de phosphore récupèrent un tiers du tonnage perdu il y a deux ans, celles de potassium progressent à peine et celles d’azote restent au même niveau.

 

 

 

 

Changement Climatique : l’industrie française en danger après 2013

La Commission européenne décide actuellement de la politique de changement climatique pour la période 2013-2020, et l’industrie des engrais est très fortement sollicitée pour réduire ses émissions. Les projets de la DG Climat obligeraient cette industrie à réduire ses émissions de plus de 90%, alors que l’application stricte de la directive du paquet énergie climat conduit à des baisses de 75%, baisses sur lesquelles l’industrie s’est engagée. Si les chiffres de la DG Climat étaient finalement retenus, les industriels devraient acheter entre 25 et 40 €uros de CO par tonne d’engrais produite, ce qui n’est pas possible dans le contexte actuel de concurrence mondiale.

« Nous demandons que la baisse de 75 % des émissions, à laquelle l’industrie s’est engagée, soit retenue par la Commission, pour éviter les délocalisations et les fuites de carbone » annonce l’UNIFA.

 

 

 

 

A propos de l’UNIFA :

L’UNIFA est l’organisation professionnelle représentant les industries françaises productrices de fertilisants (engrais et amendements), ainsi que des producteurs européens commercialisant en France. Sur un marché de 10 millions de tonnes de produits, les adhérents de l'UNIFA représentent 91% de la production française et 74% des livraisons.




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