"Les travaux de l'interprofession ont été dans le bon sens mais il reste des points en suspens", a déclaré Pierre Chevalier à l'issue d'une rencontre entre tous les acteurs de la filière bovine.
Compte tenu de ces interrogations "ce n'est pas possible à l'heure qu'il est de lever les barrages" devant une dizaine d'abattoirs du groupe Bigard, a ajouté le patron des producteurs de viande.
Les discussions vont se poursuivre dans la journée et une nouvelle conférence de presse, prévue au siège de la FNSEA, principal syndicat agricole français qui a apporté son soutien au mouvement, aura lieu dans l'après-midi.
Parmi des points en suspens, Pierre Chevalier a évoqué notamment une "application rapide d'une augmentation des prix à la production".
Même si la hausse de 60 centimes le kilo de carcasse réclamée par les éleveurs ne pourra se faire "que sur plusieurs mois", Pierre Chevalier a dit attendre vendredi, jour de sortie de la grille des prix du groupe Bigard, pour juger si les producteurs ont été entendus ou pas.
"Le groupe fait 42% du marché des abattoirs, c'est lui qui décide des prix", selon Pierre Chevalier.
De son côté Dominique Langlois, président de l'interprofession (Interbev) s'est félicité de la "présence de tous les acteurs de la filière" à cette réunion, une première depuis plusieurs semaines.
Seul absent notable, Jean-Paul Bigard, président du syndicat des industriels de la viande (SNIV), et première cible des manifestants. Il était représenté par le directeur général du groupe Bigard. A plusieurs reprises, les producteurs avaient dénoncé la "politique de la chaise vide" pratiquée par M. Bigard alors même que celui-ci occupe une place de premier plan dans l'interprofession..
Mardi, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, avait annoncé à l'issue d'une réunion de la filière, organisée à son initiative, la nomination d'un médiateur, Loïc Gouello, inspecteur général au ministère, afin d'assurer une sortie de crise dans le conflit sur la viande.
Bruno Le Maire avait dressé une "feuille de route" dont le premier point porte sur "une remontée très rapide des prix" de la viande, compte tenu de "la situation intenable" des producteurs.
Les producteurs soulignent de leur côté que depuis une quinzaine d'années, si les prix de la viande ont augmenté de 40% pour les consommateurs, ils sont restés stables pour les éleveurs.
Bruno Le Maire a initié ces discussions pour désamorcer le blocage depuis dimanche soir d'une dizaine d'abattoirs du groupe Bigard par quelque 1.500 éleveurs qui réclament une revalorisation des prix de la viande, de 60 centimes le kilo de carcasse, payé aujourd'hui trois euros.
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