Pour Jean-Charles Bocquet, directeur de l'UIPP, "il n'y a pas de dérogations abusives pour employer des pesticides interdits en France".
Comme vous pouvez l'entendre dans la vidéo (en bas de la page), Jean-Charles Bocquet rappelle d'abord que la réglementation concernant les pesticides est sévère et extrêment réglementée à la fois dans l'Union Européenne et en France".
Ainsi, un pesticide utilisé par un agriculteur français a d'abord été autorisé par l'Union Européenne puis validé et autorisé en France. Et c'est la même chose pour les autres Etats membres de l'Union Européenne. Si le Minsitère de l'Agriculture du pays en question refuse l'utilisation de tel ou tel pesticide pourtant autorisé par l'UE, le produit de protection des cultures ne pourra être à disposition des agriculteurs du pays concerné.
Un nombre de molécules chimiques extrêment réduit
Jean-Charles Bocquet rappelle également que sur 1000 principes actifs ou molécules chimiques à disposition des agriculteurs français au début des années 90, il n'en reste plus que 300 aujourd'hui. La directive européenne 91-414 du 15 juillet 1991 a "fait indirectement le ménage" en imposant aux industries phyto-pharmaceutiques de réevaluer leurs molécules. Du fait du caractère obsolète de bon nombre d'entre elles, du côut élevé de la réhomologation, les firmes de l'agro-chimie ont préfèré retirer du marché 700 molécules sur les 1000.
Mais le nombre de molécules autorisées en France est encore plus réduit car le Grenelle de l'Environnement a également mis sur la touche 30 principes chimiques supplémentaires en 2008 et 9 en 2010. 13 devraient être retirées en 2013.
Dès lors, la lutte contre les parasites de certaines productions se complique sérieusement. La recherche phytopharmaceutique est un travail de longue haleine et les agriculteurs se trouvent en manque de solution pour endiguer les insectes nuisibles, les maladies ou certaines mauvaises herbes pour des productions ciblées (désherbage de la mache, lutte contre la mouche des figues, des fruits...).
Devant cette impasse, la France a eu recours en 2010 aux "dérogations". Cet outil est mis à disposition des Etats-Membres , en toute légalité, par l'article 8.4 de la Directive européenne 91/414. Il permet d'avoir recours pendant 120 jours à des pesticides non autorisés en cas de « danger imprévisible qui ne peut être maîtrisé par d'autres moyens. » (Art 8.4, la procédure est régie par l’article 19). L’usage doit être en outre « limité et contrôlé ». Les Etats membres utilisant cette possibilité doivent « informer immédiatement les autres Etats membres et la Commission de la mesure prise. ». Le Comité permanent décide alors sans retard « si et dans quelles conditions la mesure prise par l'Etat membre concerné peut être prolongée pour une période à déterminer, répétée ou annulée. »
Pour Jean-Charles Bocquet, il n'y a donc aucune raison de s'offusquer d'y avoir recours. "Ces dérogations ne sont pas abusives. Elles sont justifiées. Concernant l'accélération des dérogations en 2010, il faut noter qu'en 2007, 2008 et 2009, aucune dérogation n'avait été faite. Par ailleurs, les produits chimiques qui ont reçu cette dérogation sont pour la plupart utilisés dans les autres pays européens. Ils ont été validés et les études faites montrent qu'ils ne présentent aucun risque pour la santé des agriculteurs, aucun risque pour la santé des consommateurs et aucun risque pour l'environnement. Je ne comprends donc pas les propos et l'attitude de ces ONG qui dénoncent le recours aux dérogations".
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