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Fièvre Q et pasteurisation : l’AFSCA maintiendrait sa position… ne suivant pas l’avis européen !

Par Jean Moullart | Publié le 07 Juillet 2011 à 20:43
Fièvre Q et pasteurisation : l’AFSCA maintiendrait sa position… ne suivant pas l’avis européen !

Ce 13 juillet est rendu public l’avis du Comité scientifique de l’AFSCA au sujet du programme de surveillance, de prévention et de lutte contre Coxiella burnetii chez les petits ruminants (programme non publié émanent de l’AFSCA).

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L’accent est mis sur la vaccination, avec un schéma définit selon le type d’exploitation :

- Type I (plus de 50 petits ruminants dont des laitiers) et type II (plus de 50 petits ruminants sans laitiers) : vaccination obligatoire pour les exploitations ayant un « test ELISA » positif ;

- Type III (fermes pédagogiques, tourisme à la ferme,…) : vaccination obligatoire pour tous et mesures restrictives si l’exploitation a un « test ELISA » positif ;

- Type IV (moins de 50 petits ruminants, à l’exception du type III) : vaccination autorisée mais non prioritaire.

 

Le vaccin Coxevac induit une immunisation active des caprins qui diminue les avortements et/ou l’excrétion du germe. L’efficacité de la vaccination chez les caprins déjà infectés n’a pas été démontrée. Il est recommandé, pour une meilleure efficacité, de vacciner les animaux avant la gestation, donc avant la mise à la reproduction (octobre), sachant que la campagne de vaccination consiste en une primovaccination avec deux injections de vaccin à 3 semaines d’intervalle. Un rappel annuel est également recommandé. L’application de la vaccination chez les moutons n’est pas encore prise en considération car il manque des données sur l’efficacité du vaccin dans cette espèce et parce qu’il n’y a actuellement pas d’autorisation temporaire de mise sur le marché du vaccin pour cette espèce.

 

 

Au sujet de la contamination humaine via l’ingestion de produits laitiers crus, le Comité reconnaît l’avis européen de l’EFSA (pendant de l’AFSCA au niveau européen) qui dit que la consommation de lait cru infecté par Coxiella burnetii n’a jamais été clairement associée à une maladie clinique chez l’homme. Néanmoins, le Comité estime que cet avis ne vaut pas pour les personnes à risque, pour lesquelles, selon lui, le risque doit être considéré comme réel, et que, pour les personnes immunocompétentes, le risque est « faible à négligeable ». S’appuyant sur l’avis de son équivalent hollandais (la VWA), le Comité scientifique de l’AFSCA estime donc que « la pasteurisation du lait provenant d’exploitations infectées est une mesure de gestion visant à protéger les personnes contre l’infection par un certain nombre d’agents pathogènes, y compris Coxiella burnetii ».

 

En ce qui concerne le test RT-PCR, le Comité insiste sur la nécessité d’établir un seuil de positivité du test, le test actuel permettant aisément les « faux positifs ».

 

De cet avis, la Ficow déplore les mesures utopistes concernant la vaccination, la disponibilité du vaccin en Belgique n’étant plus à espérer avant la période de reproduction ! "Nous déplorons encore davantage le soutien à la pasteurisation en tant que mesure de précaution … cette mesure collant sans doute avec une politique du risque sanitaire zéro (par ailleurs de plus en plus décriée pour la santé humaine) mais étant à l’encontre de toute culture du goût telle que maintenue en Wallonie. De plus, considérer la pasteurisation comme une mesure de gestion… est-ce là réellement une mesure envers Coxiella burnetii ou ou est-ce une pente douce vers la fin des produits au lait cru ? Soulignons que la pasteurisation ne fait pas partie des mesures recommandées par l’Europe (EFSA)…

 

Une lueur d’espoir pour les éleveurs ovins/ caprins … peut-être seront-ils « plus convaincants » à l’avenir, les bovins étant (enfin) mis sur le même pied que les petits ruminants par le Comité scientifique en ce qui concerne la pasteurisation.

 

A quand un avis de l’AFSCA tenant aussi compte de l’avis d’un autre pendant voisin tel que l’AFSSA française… D’autant qu’en Belgique, l’incidence de la maladie chez l’homme n’a pas évolué… montrant encore, si besoin en est, le fossé existant entre la situation belge et la situation hollandaise ! "




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