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Homologation de Picotop, herbicide anti-dicotylédones de BASF Agro

Par Jean Moullart | Publié le 03 Septembre 2012 à 15:00
Homologation de Picotop, herbicide anti-dicotylédones de BASF Agro

BASF Agro a obtenu l'homologation de Picotop le 2 mai 2012, pour le désherbage des blés dur et blé tendre d'hiver, de l'orge d'hiver, du seigle d'hiver et du triticale. Ce nouvel herbicide à très large spectre, composé de picolinafène et de dichlorprop-p, associe deux modes d'action "originaux" (groupe O et F1), permettant de préserver l'efficacité des désherbages aujourd'hui et demain, en diversifiant les modes d'action.

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Le spectre très large de Picotop permet d'obtenir un champ propre, car il contrôle la flore classique présente dans les céréales, mais également des adventices jugées "difficiles", comme le coquelicot, la fumeterre, les crucifères ou le gaillet.

 

D’après BASF, le nouvel herbicide Picotop simplifie le désherbage des céréales: il est souple d'utilisation vis-à-vis des stades des adventices présentes et est performant sur des adventices développées. En sortie d’hiver, Picotop sera le pilier anti-dicots de l'anti-graminées, pour construire une solution complète de désherbage céréales anti-graminées et anti-dicots.

 

 

 

BASF explique le salissement des parcelles de céréales en 2011/2012 en partie par les phénomènes de résistance aux sulfos

L'année 2011/2012 a été difficile en désherbage des céréales avec des salissements de parcelles élevés en graminées et dicotylédones. Ceci a provoqué des situations d'infestations non-maîtrisées avec une stratégie à une seule application d'herbicide en sortie d'hiver, et des échecs notamment sur graminées. Les conditions climatiques sont unes des raisons qui expliquent ces échecs impactant le rendement  mais BASF pense que les phénomènes de résistance aux sulfonylurées (groupe B) très largement utilisées en sortie d'hiver sont également responsables de ce constat. Les résistances affectent le désherbage des graminées mais restent également une crainte dans l'avenir du désherbage des dicotylédones par exemple sur coquelicot.

 

L'herbicide Picotop est une nouvelle association de deux modes d'action "originaux" (groupe O et groupe F1), différents du groupe des sulfonylurées (groupe B). Il offre ainsi aux agriculteurs le bénéfice de préserver l'efficacité de leur désherbage aujourd'hui, mais aussi demain, en diversifiant les modes d'action qu'ils utilisent pendant la conduite des céréales et bien au-delà.

La firme BASF rappelle que la stratégie de désherbage doit se raisonner dans la rotation culturale et intégrer les mesures agronomiques adéquates, comme le travail du sol.

 

 

 

 

Que pense ARVALIS-Institut du Végétal de Picotop?

ARVALIS a étudié Picotop durant 3 années consécutives dans 29 essais. Le principal intérêt de cette association selon ARVALIS est d’être sans inhibiteur de l’ALS. Vous trouverez ci-dessous les explications de l'institut technique.

 

Picotop est une spécialité anti-dicotylédones composée de 20 g/l de picolinafène et 600 g/l de dichlorprop-P. Ces deux substances actives sont connues et déjà présentes dans certaines spécialités commerciales (le picolinafène est présent dans le Picosolo et le dichlorprop-P dans certaines spécialités type Optca Trio par exemple pour les applications de printemps). La dose homologuée est de 2 l/ha sur blé tendre d’hiver, blé dur d’hiver, orge d’hiver, seigle et triticale. Quelques restrictions toutefois : l’application sera limitée à 1 tous les 2 ans (possibilité de fractionner si nécessaire, sans dépasser la dose maximale homologuée) et uniquement entre les stades BBCH 20 (début tallage) et 31 (épi 1 cm) en sortie d’hiver.

 

 

Résultats des essais menés par ARVALIS-Institut du Végétal

ARVALIS pense que les problèmes de résistance aux inhibiteurs de l’ALS chez les dicotylédones (en particulier coquelicot) en sont à leurs débuts et que ce type de spécialité participe à la durabilité des herbicides.

A sa dose homologuée, ARVALIS trouve dans ses essais que Pictop est très efficace sur pensées, lamiers, véroniques, coquelicots, géraniums (avec peut être un léger décrochage sur géranium à feuilles rondes – 1 seul essai), bleuets, stellaires et les principales crucifères rencontrées en céréales (capselles, sanves).

Sur gaillet, sans être au niveau des références actuelles (fluroxypyr notamment), Picotop pourra assurer un contrôle suffisant en cas de faibles infestations. Sur fortes infestations de gaillet ou bien en présence de matricaire ou ombellifères, un complément devra être apporté en fonction de la flore avec du florasulame ou bien du metsulfuron par exemple.

En déclinaison de doses (1 l/ha et 1,5 l/ha), ARVALIS constate que les efficacités chutent sur géraniums, lamiers et bleuets avec un effet plus marqués sur lamiers et géraniums. En revanche, les efficacités restent correctes voire excellentes sur véroniques (en particulier véroniques feuilles de lierre et des champs), coquelicots, pensées et les crucifères. Il conviendra toutefois de rester vigilant sur les stades des adventices à savoir rester sur des adventices au stade jeune (2-4 F environ). Au-delà de ces stades, la dose sera bien évidemment plus difficile à moduler et les 2 litres/ha seront nécessaires.

 

 

Avis d’ARVALIS-Institut du Végétal sur le Picotop

Pour ARVALIS, Picotop est une spécialité intéressante en particulier de par sa composition sans inhibiteurs de l’ALS et avec des efficacités très intéressantes sur coquelicots, véroniques, pensées et crucifères.

De fait, ARVALIS classe Picotop parmi les spécialités à privilégier dans le cadre de la durabilité des solutions herbicides (au même titre que Mextra, Bofix, etc… chacune avec ses spécialités).

 

ARVALIS mentionne que des compléments via des associations seront nécessaires afin de contrôler les gaillets, matriciares, voire les quelques géraniums récalcitrants. Dans ce cas, prévoir une association à 1 litre voire 1,5 litre avec du florasulame (pour un complément gaillet, matriciare) ou bien du metsulfuron (pour un compélment matriccaires, ombellifères et géraniums). Il est également possible de compléter avec des substances actives hors inhibiteurs de l’ALS type carfentrazone mais dans ce cas, vigilance sur les stades d’applications, les doses (1,5 l minimumù) et les spectres de ces substances actives étant en général plus étroits.




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