Ces cinq dernières années, les effectifs de la filière semencière française ont augmenté de 10% . Pourtant, cette filière peine à recruter. Les professionnels de la filière semences ont donc mis en place l’opération « Vocation semencier », dont l’objectif est de faire connaître la diversité des métiers aux étudiants et de les mettre en contact direct avec les professionnels et leur travail au quotidien.
Laurence Carré, responsable de la station de semences Agrial de Saint Sylvain, dans le Calvados, et Julien Greffier, responsable de l’opération Vocation Semencier au Gnis, dressent un profil du marché actuel de l’emploi du secteur semences. « La filière semences est une filière très diversifiée, qui offre un large éventail de métiers et de vraies opportunités de carrière, mais qui reste toutefois méconnue, ce qui empêche les jeunes de pouvoir s’y intéresser », explique Julien Greffier. « Cette pénurie de candidats ne vient pas d’un manque d’intérêt, mais bien d’un manque d’informations. » D’où l’opération « vocation semencier » du GNIS.
Des fiches métiers sont diffusées à l’ensemble des CDI des collèges et lycées, des CIO français répartis sur tout le territoire et lors de salons étudiants. Elles présentent l’ensemble des professions propres à la filière ; les professions de sélectionneur, de technicien de laboratoire qualité des semences, de technicien de production, d’opérateur en usine de production ou encore d’agriculteur-multiplicateur se mettent ainsi à la portée des étudiants. Un site internet permet aux enseignants de s’inscrire et de découvrir des métiers bien spécifiques lors de visites sur le terrain, au sein des entreprises de semences, grâce à l’investissement des professionnels de leur région.
Laurence Carré témoigne de son expérience dans le domaine des semences. Sa carrière a été remplie d’opportunités qu’elle a su saisir. Aujourd’hui, elle cherche à transmettre sa passion du métier aux jeunes qu’elle recrute. Elle explique ainsi que « la filière semences offre de nombreux postes à tous les niveaux de formation, mais les étudiants ne le savent pas et ne nous connaissent pas. Notre rôle est de leur ouvrir les portes de nos entreprises. » Dans sa station de semences à 20 km de Caen, Laurence Carré doit compenser le manque de formation des jeunes embauchés puisqu’il reste peu de formations réellement spécialisées dans le secteur des semences. Ainsi, les étudiants qui sortent de formations spécialisées trouvent tous rapidement du travail.
« Certains semenciers démarchent des jeunes avant même que leur stage soit terminé », conclut Julien Greffier. « Parfois même en leur offrant directement un CDI. »
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