En langage journalistique, un « marronnier » est un sujet qui revient tous les ans, à la même période, et qui est généralement « vendeur ». Dans la presse généraliste, les sujets liés au « pouvoir des francs-maçons », à « la mauvaise gestion de l’Etat» en sont de parfaits exemples. Les marronniers, en traitant de « sujets-bateaux » mais qui passionnent le tout-à-chacun, aident les rédactions en mal d’inspiration et les patrons de presse à vendre leur(s) magazine(s). C’est ce que dénonce la Coordination Rurale (CR) au sujet des fruits et légumes. le syndicat dénonce en particulier la fameuse enquête de l'association Familles Rurales sur le rix des fruits et légumes durant l'été. "L'année dernière, les agriculteurs étaient pointés du doigt pour la mauvaise qualité de leurs produits. Cette année, silence sur la qualité, le problème, c'est le prix : les fruits et légumes sont trop chers ! » s'insurge la CR.
La CR s’en amuse : « Mieux que chirurgien ou astronaute, devenez agriculteur ! »
Pour le syndicat agricole, l'étude de Familles Rurales présente, à juste titre, une augmentation du prix du kg de fruits de 14 %, et de 17 % pour les légumes. Cette augmentation, qui s'explique notamment par les intempéries, va peut-être permettre aux agriculteurs de voir enfin leur revenu augmenter. « Mais est-ce vraiment un luxe lorsqu'on sait que le revenu moyen annuel d'un producteur de fruits était de 7 000 € en 2009 ? » s’interroge la CR.
Si la Coordination Rurale admet que le sujet du prix ou de la qualité des denrées alimentaires est important pour les consommateurs, elle réprouve ces études qui mal ou trop peu expliquées, donnent une image déformée et injuste des agriculteurs auprès du grand public.
Et d’imaginer ce que révèlera l’étude de Familles Rurales de l’année prochaine : « Que va-t-on trouver pour l'année prochaine ? Les fruits sont trop gros ? Trop sucrés ? Ont trop de pépins ? Les agriculteurs attendent le prochain reproche... »
Des études critiquables mais qui ont le mérite d’ouvrir le débat selon la CR
Pour la CR, si ces études, véritables marronniers en période estivale, sont bien critiquables, il faut cependant leur reconnaître une qualité : celle d'ouvrir le débat sur la qualité alimentaire et le problème de la concurrence des produits étrangers.
Les produits étrangers sont de plus en plus nombreux dans les supermarchés et souvent moins chers que les produits français. De même, les consommateurs ont par eux-même pu constater la différence de qualité entre un produit français et un produit étranger.
La concurrence, souvent déloyale, est générée par des réglementations sociales et sanitaires différentes selon les pays. Afin d'y remédier et limiter les importations de produits de qualité insuffisante, la CR se bat depuis des années pour une harmonisation de la réglementation en Europe. C'est ce sujet essentiel qu'elle aimerait voir présenté aux consommateurs. « Espérons que ces remarques porteront leurs fruits... » conclut le syndicat avec une petite pointe d’humour.
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