Rendements corrects en moyenne, prix élevés, prime couplée maintenue (200€/ha en 2013), récolte souvent sans problème et désherbages bien maîtrisés; le bilan de la récolte 2013 en pois, féveroles et lupin s’avère plutôt positif pour les producteurs. Pour la filière, ce bilan économique positif devrait encourager certains « non producteurs » à reprendre la culture de protéagineux en 2014 et ainsi mieux alimenter les débouchés. La FOP (Fédération des producteurs d’oléagineux et protéagnieux) est par ailleurs très confiante sur le maintien du couplage à ce montant en 2014. Et pour l'après 2014, la nouvelle PAC prévoit une certaine souplesse dont pourraient profiter les protéagineux (recouplage des aides du 1er pilier en faveur des cultures protéiques, culture possible sur les surfaces d'intérêt écologique, obligation de cultiver des légumineuses dans le cadre des MAE). La FOP se montre plus que jamais combative pour redonner à la production française de protéagineux ses lettres de noblesse.
Le rendement moyen national en pois devrait s’établir à 45 q/ha (résultat encore provisoire) soit un peu mieux que l’an passé (44,5 q/ha) et que la moyenne des 10 dernières années. En féverole, les résultats devraient être nettement en dessous des niveaux record de 2008 et 2012, mais meilleurs que ceux de 2010 et 2011. Ce résultat globalement satisfaisant recouvre cependant de fortes disparités entre les parcelles, en fonction du type de sol (les sols sensibles aux excès d’eau et les sols superficiels ont accusé le coup par rapport aux sols profonds et sains) et des pratiques culturales. Selon la FOP, les marges de progrès concernent principalement le travail du sol (tassements au semis à éviter), le contrôle au-préalable du niveau d’infestation du champignon aphanomyces pour le choix des parcelles en pois et des programmes fongicides à mieux adapter pour les pois d’hiver. Côté insectes, peu de problèmes ont été signalés en 2013: faible pression d’insectes en début de cycle, et contrôle généralement bon des pucerons par les insecticides ou par les auxiliaires ensuite.
Un autre motif de satisfaction a été la bonne efficacité et sélectivité des programmes herbicides sur pois et féverole cette année. Que ce soit en pré-levée ou en post-levée, avec des parcelles généralement propres jusqu’en fin de cycle. Enfin, les conditions de récolte ont été souvent rapides et faciles, au moins en pois, sans commune mesure avec l’an passé.
Des prix en hausse mais des volumes insuffisants pour approvisionner les marchés
Les prix de marché ont été relativement élevés tout au long de la campagne écoulée, en valeur absolue et en écart avec le prix du blé (+ 50 €/t pendant la campagne écoulée, niveau identique pour le début de la nouvelle campagne). En effet, le prix du tourteau de soja a atteint des niveaux record en 2012-2013. Même s’il a baissé depuis quelques mois, il reste à un niveau historiquement élevé.
De même, le prix de la féverole à l’exportation en alimentation humaine a atteint des records pour les lots de bonne qualité et la France a à nouveau été bien présente sur ce marché au moins en Egypte. On notera que le prix du pois vert sur le marché international (pois verts à petit grains) a également atteint des sommets suite à une pénurie d’offre des 3 principaux fournisseurs (Canada, USA et Argentine) ; mais la France est quasiment absente de ce marché faute d’offre.
Le niveau de l’aide couplée par ha de protéagineux pour la récolte 2013 (décidée au niveau français en 2010 via l’article 68 du bilan de santé de la PAC) devrait se situer à nouveau à près de 200 €/ha (soit près de 170 €/ha après modulation et application du coefficient stabilisateur) puisque les surfaces sont stables par rapport à 2012.
Enfin, les protéagineux, du fait de leur autonomie en azote, ne sont pas affectés par le niveau élevé du prix des engrais azotés. Ils permettent aussi des performances économiques améliorées de la culture qui suit un protéagineux (plus de rendement et moins de charges qu’après une céréale). D’où un intérêt économique du pois dans les systèmes de culture qui sera sans doute supérieur à celui des années précédentes, en particulier par rapport à des systèmes de culture peu diversifiés à base de colza-blé-orge.
La féverole n’atteindra pas des niveaux de marge aussi élevés que l’an dernier, mais restera à un niveau satisfaisant, au moins pour les féveroles de qualité adaptée à l’exportation vers l’Egypte.
En revanche, du point de vue des utilisateurs, l’année 2013 est à nouveau une année de pénurie : en effet les surfaces sont restées stables à un faible niveau (environ 195 000 ha de protéagineux, voir figure). Ce niveau de surfaces ne permet pas de répondre de façon satisfaisante en termes de volume aux différents débouchés : alimentation animale, ingrédients agro-alimentaire et exportation. La place potentielle que pourraient prendre les protéagineux, au niveau de prix actuel, est prise par des matières premières de substitution (sauf pour les quelques marchés pour lesquels il n’existe pas de matière première substituable, comme la féverole ou le pois vert en alimentation humaine).
Les enjeux de la nouvelle PAC : une volonté politique de développer les protéagineux
Les compromis trouvés au niveau européen pour la future PAC doivent maintenant être précisés et être déclinés au niveau national.
La FOP a contribué, au sein de la FNSEA, au débat général sur les enjeux de l’application de cette réforme : convergence, surprime des premiers hectares, transfert financier d’un pilier à l’autre etc.
Plus spécifiquement, en ce qui concerne le secteur des oléoprotéagineux, cette nouvelle PAC s’avère plus favorable à la diversification des cultures, dans laquelle s’inscrivent les cultures d’oléagineux et surtout de protéagineux. En effet, si la problématique du déficit européen en matières riches en protéines est structurelle, c’est la première fois depuis 1982 qu’un texte de base européen affiche la nécessité de réduire la dépendance des élevages aux protéines importées.
La FOP s’inscrit pleinement dans la latitude laissée aux Etats membres de recoupler 2% des aides du premier pilier en faveur des cultures protéiques, ce qui donnerait pour la France une enveloppe potentielle d’environ 150 M€.
De même, le syndicat estime que les légumineuses à graines sont une réponse au renforcement des exigences environnementales et qu’elles ont à ce titre toute leur place sur les surfaces d’intérêt écologique. Les Pouvoirs publics ont reconnu l’intérêt de ces productions en prévoyant d’autoriser les cultures de légumineuses sur ces surfaces d’intérêt écologique. Attention toutefois à ce que les contraintes à cette implantation ne soient pas telles qu’elles découragent les producteurs. De même, dans le cadre du deuxième pilier (où les soutiens restent volontaires et contractuels ciblés sur des régions ou des systèmes mais qui seront maintenant gérés au niveau régional et non plus national), le gouvernement français prévoit d’introduire un taux minimum de 10 % de légumineuses par an dans le projet cadre de MAE «grandes cultures» et le projet MAE «polyculture élevage monogastriques». Cependant, ces projets prévoient également un certain nombre de contraintes, notamment en termes d’obligations de réduction de phytosanitaires (IFT) rendant très difficile leur application sur le terrain. De plus, ces MAE ne sont pas ciblées spécifiquement sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. C’est pourquoi la FOP et les responsables de la filière ont proposé une MAE spécifique, ciblée principalement sur un taux minimum de légumineuses, et qui réponde spécifiquement à cet enjeu «gaz à effet de serre», tout en étant complété par une approche «mellifère» optionnelle et ce, dans un but de préserver la biodiversité.
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