À l’occasion de la conférence de Copenhague, le Brésil a annoncé, par la voix de son ministre de l’Environnement (3), Carlos Minc, son intention de jouer un rôle moteur sur la scène internationale dans la lutte contre le réchauffement climatique. Au-delà des propositions présentées dans différents domaines, l’avance prise par ce pays en matière de transports, grâce à l’utilisation volontariste de l’éthanol, montre sa volonté de joindre le geste à la parole.
Les bases de cette avance ont été posées il y a plus de trente ans. Suite au premier choc pétrolier, le Gouvernement brésilien lançait, en 1975, le programme national « ProAlcool » qui positionnait l’éthanol comme alternative prioritaire aux énergies fossiles dans les transports et planifiait le développement d’infrastructures de production et de distribution. Fondé sur le potentiel de développement de la production domestique (voir ci-dessous), ce choix s’est tout d’abord traduit par la mise en circulation de voitures équipées de moteurs dédiés exclusivement à l’éthanol, puis par l’incorporation croissante d’éthanol dans l’essence conventionnelle, jusqu’à atteindre aujourd’hui un niveau d’incorporation de 25 %, qui ne nécessite pas de spécification particulière pour les moteurs essence récents.
C’est en 2003 que démarre véritablement la fabrication industrielle de véhicules flex-fuel, c’est-à-dire capables de rouler indifféremment au bioéthanol ou à l’essence. Dès la première année, 328 000 voitures flex-fuel sont vendues, soit 4 % des immatriculations. Six ans après, un tiers du parc automobile est de type flex-fuel, et ce segment de marché continue de croître sur un rythme régulier, de l’ordre de 10 % par an.
Ainsi, à la fin du mois d’octobre 2009, les ventes dépassaient 2,2 millions d’exemplaires, soit plus de neuf immatriculations de voitures neuves sur dix. Toutes modalités d’incorporation et toutes utilisations confondues (véhicules particuliers, flottes d’entreprises, véhicules utilitaires…), l’éthanol représente actuellement plus de la moitié des carburants consommés sur le territoire brésilien, contre 45 % en 2007.
Afin de répondre à cette montée en puissance, le réseau de distribution s’est lui aussi adapté, et les 36 000 stations-service du pays sont toutes en mesure de proposer du bioéthanol, en plus de l’essence conventionnelle qui comprend 25 % d’éthanol. Une manière d’associer distributeurs, constructeurs, producteurs et consommateurs dans une commune dynamique de réduction des émissions de CO2 appliquée aux transports.
(1) Sources : ANFAVEA (Association nationale des fabricants automobiles), UNICA (Uniao da Industria de Cana-de-Açucar)
(2) Tous véhicules confondus
(3) Le Monde, 17 décembre 2009
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