Les infections intramammaires, communément appelées mammites, sont la principale cause de pertes économiques en production laitière. Divers agents pathogènes en sont responsables, mais le staphylocoque doré est l’un des plus fréquents et le plus difficile à combattre. Des chercheurs de l’INRA et de l’ANSES (1), en utilisant une technique innovante, sont parvenus pour la première fois à identifier des protéines de cette bactérie qui provoquent une réponse immunitaire lors d’une mammite chez les ovins. Ils ont également identifié des protéines spécifiquement produites par des souches pathogènes provoquant des mammites sévères ou des mammites modérées. Ces travaux vont permettre de mieux comprendre le processus d’infection par le staphylocoque et, par la suite, de lui découvrir de nouveaux points faibles.
Les mammites constituent un problème grave pour les éleveurs ovins, bovins et caprins en termes de manque à gagner, de coût vétérinaire et de surcharge de travail. Chez les bovins, les pertes économiques liées aux mammites sont évaluées dans le monde à environ 5000 euros par an et par troupeau de 100 vaches. Les mammites peuvent être très virulentes, gangrénant la mamelle et aboutissant à la mort de l’animal. Elles peuvent aussi être plus modérées et même passer inaperçues. Tout dépend de la souche infectieuse, ainsi que de facteurs comme l’état de santé des animaux, leur âge ou leur sensibilité aux pathogènes. Lorsque la mammite est due à la bactérie Staphylococcus aureus, les traitements antibiotiques s’avèrent souvent inefficaces, et les rechutes chez les animaux antérieurement infectés sont fréquentes. Les vaccins disponibles à ce jour ne montrent qu’une efficacité limitée dans la prévention contre ce pathogène.
Voilà pourquoi les chercheurs ont voulu répertorier les protéines des staphylocoques qui provoquent une réponse immunitaire. Pour cela, ils ont employé une technique innovante appelée SERPA (SERological Proteome Analysis), mise au point à l’origine pour identifier de nouveaux marqueurs du cancer chez l’homme. Cette méthode consiste à mettre en présence l’ensemble des protéines du pathogène, obtenues par culture bactérienne, et les anticorps présents dans le sang de brebis infectées.
Ils ont réalisé ces analyses sur deux souches de S. aureus, l’une très virulente (O11), et l’autre peu virulente (O46). Ainsi, ils ont pu identifier, pour la première fois, 89 protéines du staphylocoque doré réagissant avec le système immunitaire des ovins.
De ces 89 protéines, 52 avaient déjà été décrites dans d’autres types d’infections sur divers organismes (humains, rats ou vaches). Pour les 37 autres, on ignorait qu’elles constituaient des antigènes capables de déclencher une réponse immunitaire chez les ruminants. Ceci ouvre des perspectives inédites dans la lutte contre S.aureus, notamment dans la mise au point d’un futur vaccin. Mais ce n’est pas tout : les chercheurs ont montré que parmi ces 89 protéines, 12 étaient spécifiques de la souche virulente O11 et 3 l’étaient de la souche modérée O46. Ces protéines spécifiques s’avèrent être d’excellents marqueurs pour reconnaître les différentes souches et tracer les plus agressives.
Par ailleurs, les chercheurs ont déjà commencé à se pencher sur la fonction des protéines répertoriées. Ils ont ainsi identifié des protéines de résistance au stress, des protéines du métabolisme du fer et des toxines. Ceci leur permettra de mieux comprendre les stratégies d’infection mises en œuvre par le staphylocoque doré, ainsi que les stress et les carences qu’il doit surmonter afin de croître dans les mamelles et y provoquer une mammite. L’étude des relations hôte-pathogène que ces travaux vont générer permettra de révéler de nouvelles cibles pour attaquer S. aureus et de mettre au point de nouvelles stratégies thérapeutiques et de nouvelles mesures de prévention.
(1) ANSES : Agence Nationale de Sécurité Sanitaire
Référence :
Staphylococcus aureus seroproteomesdiscriminate ruminant isolatescausingmild or severemastitis.
Caroline Le Maréchal, Julien Jardin, Gwenaël Jan, Sergine Even, Coralie Pulido, Jean-Michel Guibert, David Hernandez, Patrice François, Jacques Schrenzel, Dieter Demon, Evelyne Meyer, Nadia Berkova, Richard Thiéry, Eric Vautor, et Yves Le Loir.
Veterinary Research. 42(1):35; doi:10.1186/1297-9716-42-35
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