Le prix des terres et prés libres non bâtis a augmenté de 54% en valeur constante, entre 1997 et 2016, atteignant une moyenne de 6030 euros/ha, en dépit de la crise agricole. Un montant jamais atteint depuis 1994, année depuis laquelle les chiffres sont collectés par la SAFER.
Le prix des terres et prés libres (c'est à dire non loués) non bâtis s’est établi en 2016 à 6030 euros/ha, soit une hausse de 0,4% par rapport à 2015.
Une hausse du prix de +54% depuis 1994
Certes, depuis 2012, le rythme de hausse ralentit d’année en année : +6,2% en 2013, +2,9 en 2014 et +1,6 en 2015. Mais sur les 20 dernières années, le prix des terres et prés libres non bâtis a augmenté de 54% en valeur constante, entre 1997 et 2016.
2016 une année record
En 2016, les volumes du marché ont atteint 80.010 transactions (soit une hausse de 6,1% par rapport à 2015), pour 357.900 ha (+4,6%) et 4 milliards d’euros (+13,5%).
Le prix moyen des terres et prés libres caches des disparités régionales notables. Dans cette catégorie, le prix du foncier rural le plus cher se situe dans les Hauts-de-France (surtout Nord-Pas-de-Calais), en Normandie (surtout en Haute-Normandie), en Ile-de-France et dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. En termes d’évolution depuis 2006, la région Nord-Pas-de-Calais est celle qui a connu la plus forte hausse de prix régionale : +65% en euros constants, passant de 7690 euros/ha en 2006 à 12.680 euros/ha en 2016. Le prix en Ile-de-France, en Normandie, en Centre-Val de Loire et en Alsace a eu des progressions supérieures à 30% en euros constants sur cette période.
A contrario, l'écart se creuse avec les terres libres les moins chères correspondant aux zones d’élevage. Les régions Bourgogne-Franche-Comté et Pays de la Loire ont des prix régionaux inférieurs à 4000 euros/ha. Les prix départementaux sont souvent compris entre 3500 et 5000 euros/ha en Auvergne, Lorraine, Poitou-Charentes et Limousin.
Les vignobles français sont les terres les plus chères du monde jusqu'à 9.5 millions d'€
Le vignoble français compte un peu moins de 800.000 hectares. Entre 0,5 et 1% de la surface s’échange chaque année. Pour l’essentiel, ce sont des terres dont le prix est raisonnable (de 12.000 à 17.000 ha). Etrangement ce n'est pas le Champagne qui est le plus cher mais les grands crus de Bourgogne.
1er : La région la plus chère est la Bourgogne avec aux extrêmes 35.000 euros l’ha en côte chalonnaise et 9,5 millions d’euros pour 1 ha de grand cru rouge en Côte-d’Or ou 2,5 millions pour un 1er cru blanc.
2nd : Derrière vient le Bordelais avec des maximums à 2,3 millions d’euros pour 1 ha de Pomerol, 2,1 millions pour 1 ha de Pauillac.
En 3ème place vient la Côte des blancs en Champagne où l’hectare peut atteindre 1,8 million d’euros.
L'AOP Champagne reste une exception à plus d'un titre. D'abord les prix moyens des vignes y ont atteint des sommets passant de moins de 300.000 euros/ha en 1991 pour atteindre la barre symbolique de 1,1 million l'hectare en 2012. Ensuite, les prix à l'hectare y ont baissé en 2016 de 2,6% à 1,113 million d'euros. Cette diminution "est la conséquence de la baisse de la vente de champagne en France, pour la sixième année consécutive, ainsi qu’au Royaume-Uni – premier pays d’exportation – du fait de l’appréciation progressive de l’euro vis-à-vis de la livre sterling" selon le bilan 2016.
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