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Le maïs fourrage: pourquoi faut-il le semer tôt?

Par Jean Moullart | Publié le 15 Mars 2011 à 03:46
Le maïs fourrage: pourquoi faut-il le semer tôt?
En maïs fourrage, pour assurer le rendement de la culture et la qualité du fourrage, l’éleveur a tout intérêt à privilégier les semis précoces. « Oui ! Selon les zones géographiques, il faut être prêt à semer entre le 10 et le 20 avril »… assure Bertrand Carpantier, ingénieur maïs fourrage à ARVALIS-Institut du végétal.
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Dès le 10 avril… en sols ressuyés !

Semer tôt, avec des variétés de précocité adaptée, est souvent la stratégie gagnante pour plus de rendement et une qualité maîtrisée. En situations à somme de températures limitée, un semis précoce sécurise le taux de Matière Sèche à la récolte. En région à alimentation hydrique estivale restreinte, un semis précoce permet la floraison et le début de remplissage des grains avant les éventuels stress hydriques.

Suivant les régions, le type de sol et l’exposition de la parcelle, le semis peut démarrer dès le 10 avril si le sol est ressuyé. « Mais attention : ce sont les conditions agronomiques qui dictent le semis » prévient Bertrand Carpentier. Si au 10 avril, les conditions de températures du sol sont généralement acquises, les sols ne sont pas toujours suffisamment ressuyés. Et un sol bien ressuyé se réchauffe mieux ! En conséquence, il est préférable de différer le semis de quelques jours si les conditions ne sont pas réunies.

Semer tôt, cela veut dire que le semoir est prêt et que les semences sont dans le hangar. Concernant ces dernières, nous attirons l’attention de l’éleveur sur le grand nombre de variétés disponibles. En effet, le progrès génétique permet aujourd’hui de choisir « le bon segment de précocité » pour répondre aux conditions pédo-climatiques des parcelles mais aussi de mieux « faire face aux éventuels stress hydriques ». Pas de doute, l’éleveur est gagnant avec les variétés de la nouvelle génération !

Question organisation, un bon conseil : il ne faut pas que les chantiers d’épandage de fumier et de récolte d’herbe créent de surcharge de travail pendant cette période de semis des maïs.

 

 

De bonnes pratiques agronomiques

Le travail du sol doit créer une structure favorable à la levée et à l’enracinement. Un bon enracinement permet une meilleure valorisation des éléments fertilisants et de l’eau. Les discontinuités dans le profil de sol sont donc à proscrire. Pour cela, il faut travailler un sol  ressuyé. « Le but est d’obtenir une terre ameublie en profondeur, rassise sans être trop tassée, et suffisamment affinée en surface » explique ARVALIS. Les préparations creuses et soufflées sont à éviter car elles limitent le contact plante-sol. Ne pas faire trop fin en surface, surtout en sol de limon, pour limiter le risque de battance. En cas de roulage, préférer un roulage avant le semis.

La fumure starter qui apporte un supplément de vigueur au départ de la culture est souvent utile, surtout dans les sols à réchauffement lent. « L’objectif est de mettre à proximité des jeunes racines l’azote et surtout le phosphore nécessaire à la plantule pour un démarrage rapide » indique Bertrand Carpentier. Les granulés solides appliqués à 100-150 kg/ha ne doivent pas être positionnés trop près de la graine. La solution idéale est d’enfouir l’engrais à 5 cm du rang de semis et à 5 cm sous la semence avec un équipement spécifique du semoir. Enfin, la distribution de l’engrais doit être régulière pour éviter les levées hétérogènes (ex : effet de vague sur le rang).

Contre les corvidés, il n’y a pas de solutions vraiment efficaces à part de limiter les risques en réalisant le maximum de semis sur l’ensemble des parcelles en quelques jours !

Par ailleurs, contre le risque des ravageurs souterrains qui peuvent détruire jusqu’à 10% des plantes, il est recommandé de protéger la graine et la jeune plantule, soit par traitement de semences, soit par application d’un micro-granulé insecticide dans la raie de semis. L’objectif est de limiter les pertes de densité et de protéger la plantule, et ainsi de garantir le rendement et la qualité.

Au final, « bien semer » une variété de maïs fourrage « bien choisie » pour sa précocité et ses qualités nutritionnelles, c’est une sérénité pour l’éleveur. Il bénéficiera non seulement pour l’hiver prochain de réserves importantes, riches en énergie mais aussi d’une meilleure rentabilité en optimisant ses rations.


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