Selon les estimations du NEPG (North-Western European Potato Growers), la récolte attendue de pommes de terre de consommation s’élèvera à un niveau record avec plus de 25,5 millions de tonnes dans les cinq principaux pays pour la pomme de terre destinée au marché du frais et à la transformation (Angleterre, Allemagne, Belgique, France, Pays-Bas). Cela correspondrait à une récolte supérieure d’environ 1,6 million de tonnes à la récolte de l’année dernière. Cette augmentation s’explique par un rendement moyen attendu de plus de 47 tonnes/ha, le plus élevé depuis 6 ans. Selon les derniers chiffres disponibles, la surface totale de pommes de terre serait également en augmentation de 1,3% par rapport à l’année dernière. Du fait des conditions actuelles particulièrement humides, 80% des pommes de terre sont encore en terre. Comme le dit le proverbe, il convient donc de « ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Les experts ne peuvent actuellement pas affirmer que toute la récolte sera réellement récoltée dans les semaines à venir ni comment ces pommes de terre se conserveront durant toute la période de stockage.
Les estimations de récolte sont basées sur des prélèvements en parcelles et sur des observations réalisés dans les 5 pays du NEPG par ses organisations membres (les principales organisations de producteurs), et sur le rendement moyen sur les 5 dernières années pour le Potato Council en Grande-Bretagne. Le nombre moyen de tubercules par plante est sensiblement inférieur cette année, suite aux conditions sèches et particulièrement chaudes du début de campagne. Les tubercules sont donc plus gros que d’habitude, parfois même trop gros par rapport au calibre recherché. Le NEPG s’attend également à un report plus important des sur-calibres de plants vers le marché de la pomme de terre de consommation. La teneur en matière sèche dans les pommes de terre est élevée et l’industrie de la transformation peut donc s’attendre à réceptionner une matière première de qualité avec des rendements industriels élevés dans ses usines, même si le taux de déchets pourrait éventuellement être plus élevé, avec potentiellement une forte proportion de vertes, de difformes et de tubercules touchés par une pourriture.
L'export vers l’Est de l’Europe devrait être en diminution
On estime que l’export depuis les 5 pays du NEPG vers l’Europe de l’Est sera plus faible que l’année dernière, dû au fait que la Russie et les autres pays de l’Est annoncent des récoltes meilleures que l’année dernière. L’export devrait ensuite se développer durant l’hiver, les capacités de stockage dans les pays de l’Est n’étant pas optimales. En raison du prix bas de la matière première, des opportunités d’export pourront se développer vers l’Afrique du Nord.
Un débouché industriel en hausse
En raison de la surproduction actuelle de pommes de terre hâtives pour l’industrie en provenance de Belgique et d’Allemagne et de la récolte attendue pour les autres pommes de terre, l’humeur actuelle du marché est mauvaise, en lien avec les prix bas. A ces niveaux de prix, les acheteurs d’aliment pour bétail ont pénétré le marché pour s’engager sur des volumes. Il s’agit là d’un point positif selon le NEPG, puisque ce débouché peut représenter des volumes importants. Il est également prévu que l’industrie de la transformation, qui est toujours en développement, aura une activité plus importante, avec des opportunités à l’export (hors UE) et une demande en augmentation de la part des pays d’Europe de l’Est. Pour les premiers mois suivant la récolte, le NEPG ne s’attend pas à une amélioration structurelle du marché de la pomme de terre.
La situation aux champs: 75% des pommes de terre sont encore en terre
Malgré un bon début de saison, la récolte va se poursuivre et se terminer dans des conditions humides, surtout dans la partie Nord. 75 à 80% de la récolte est toujours dans les champs à l’heure actuelle. Dans certains pays comme les Pays-Bas, certaines parcelles d’oignons doivent toujours être récoltées et les premiers symptômes de pourritures sur pommes de terre ont déjà été signalés. En raison des importantes chutes de pluies, les pommes de terre ne sont parfois plus dans les buttes et connaissent un verdissement. Les experts ne peuvent actuellement pas affirmer que toute la récolte sera réellement récoltée dans les semaines à venir ni comment ces pommes de terre se conserveront durant toute la période de stockage.
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