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Fertilisation azotée de l’orge d’hiver : soyez stratège pour augmenter vos rendements

Par Jean Moullart | Publié le 05 Février 2013 à 19:02
Fertilisation azotée de l’orge d’hiver : soyez stratège pour augmenter vos rendements

La fertilisation azotée de l’orge d’hiver s’appuie classiquement sur 2 apports. De 1994 à 2001, des essais ARVALIS-Institut du Végétal ont démontré que le fractionnement  en 3 apports permet des gains de rendements, sans dégrader la qualité. D’autres expérimentations plus récentes ont aussi mis en évidence l’intérêt de décaler les 2 apports de 15 – 20 jours. Deux stratégies à adapter selon les situations.

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Selon Alain Bouthier d’ARVALIS-Institut du végétal, la stratégie de fractionnement en trois apports est intéressante dans les situations où la dose totale d'azote nécessaire dépasse 150 kg/ha et peut être fractionnée en 3 apports d’au moins 40 kg N/ha, ce qui est le cas des sols avec une faible fourniture d’azote et des potentiels de rendements corrects.

Dans les cas où la dose totale calculée est inférieure, une stratégie avec deux apports décalés de 15 jours se révèle tout aussi adaptée et ne présente pas en sols profonds, plus de risques face aux sécheresses de printemps susceptibles de retarder l’absorption d’azote.

 

 

 

Fractionnement en 3 apports azotés

Le plus souvent, l’azote est apporté en deux fois, avec une dose totale calculée selon la méthode du bilan: un premier apport a lieu début tallage à hauteur de 50 kg/ha, complété par un second au stade épi 1 cm. ARVALIS conduit depuis la fin des années 80, des essais, visant à optimiser le fractionnement de la fumure azotée sur orge d’hiver. Compte tenu de la destination brassicole d’une partie des orges d’hiver, ces modalités optimisées doivent également permettre de satisfaire les objectifs de teneur en protéines, d’où l’étude du fractionnement de l’azote en trois apports.

 

La première série d’essais a été réalisée entre 1994 et 2001 sur des variétés d’orge d’hiver et d’escourgeon brassicole dans des contextes céréaliers (principalement sur sols argilo-calcaires). Elle a permis de tester l’impact d’un fractionnement en trois apports, avec une même dose que la stratégie en deux fois : le troisième apport, de 40 U, étant positionné aux stades 1 ou 2 nœuds. Quel soit le stade du 3ème apport, le rendement augmente en moyenne de 4,6 q/ha. Ce gain de rendement s’explique par une meilleure absorption de l’azote ou une meilleure efficience de l’azote absorbé selon les essais. Côté taux de protéines, le gain s’avère significatif en positionnant l’apport au stade 2 nœuds (en moyenne de + 0,3 points), sans toutefois dépasser la norme commerciale de 11,5%.

 

Pour des doses d’azote inférieures à la dose optimale, le gain de rendement avec un troisième apport au stade 1 nœud est encore meilleur, + 6 q/ha en moyenne ; les gains sont moindres quand l’azote est non limitant : +2,3 q/ha.

 

La figure 1 compare les rendements obtenus à des doses inférieures à la dose optimale, entre une stratégie en deux apports avant fin tallage et trois apports dont le dernier est effectué au stade 1 nœud.

 

 

 

Décalage des 2 apports d'azote de 15 à 20 jours

De 2008 à 2010, la seconde série d’essais a été conduite sur orge fourragère, en Bretagne et Normandie, dans des sols de limon profond. Dans une stratégie à deux apports, les résultats ont montré un gain de rendement moyen de 4 q/ha en retardant les 2 apports de 15/20 jours par rapport à la stratégie classique, le premier étant positionné à plein tallage, le second au stade 1-2 nœuds. Le taux de protéines augmente également, tout en restant inférieur à 11,5%. Comme pour le fractionnement en 3 apports le gain de rendement provient d’une meilleure efficience de l’azote apport par l’engrais.

 

La figure 2 compare les rendements obtenus, à différentes doses, entre une stratégie en deux apports avant fin tallage et deux apports retardés à plein tallage puis 1 ou 2 noeuds de l’orge.

 

Le décalage des apports vers la montaison peut aussi contribuer à réduire le risque de verse. Par contre, en année sèche courant montaison, l’absence de pluies peut retarder l’absorption d’azote et entrainer l’apparition de carence à des stades sensibles. Ce phénomène climatique a d’ailleurs été observé en 2010 lors du second apport au stade 1-2 nœuds, sans toutefois annuler les bénéfices de la stratégie d’apports décalés, en raison probablement des sols limoneux bien fournis en eau et en azote qui ont permis de maintenir le potentiel de rendement et où des pluies tardives ont pu être valorisées.




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