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Bourgogne : Evaluer le retournement de colza et gérer les cultures de remplacement possibles

Par Jean Moullart | Publié le 08 Février 2013 à 15:12
Bourgogne : Evaluer le retournement de colza et gérer les cultures de remplacement possibles

Les conditions d’implantation, de levées difficiles et le développement lent des colzas peuvent amener dans certaines situations bourguignonnes, parfois nombreuses, à des retournements. Pour ARVALIS-Institut du Végétal, des surfaces importantes initialement prévues en colza vont devoir ainsi être remplacées par des cultures de printemps. La liste des cultures possibles au printemps est potentiellement large : orge, pois, tournesol, maïs, chanvre, voire blé ou colza de printemps… Mais de nombreux critères techniques et économiques sont à prendre en compte.

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Evaluer le potentiel des colzas à la sortie d’hiver pour éviter tout retournement abusif

La décision de remplacement du colza a déjà été prise dans les situations les plus catastrophiques. Mais dans la majorité des cas, il convient d’attendre la sortie de l’hiver pour évaluer le potentiel du colza. La règle de décision proposée vaut aussi pour les conditions intra-parcellaires : inutile de laisser des surfaces en mauvais état à l’intérieur des parcelles car elles risquent de se salir rapidement au printemps et ont un potentiel de rendement très limité.

 

 

Retourner ou non le colza ?

Tenir compte des herbicides appliqués sur colza

En premier lieu, le choix de la culture de remplacement doit se raisonner par rapport aux herbicides utilisés sur colza (tableau 1). Si plusieurs herbicides ont été utilisés, il faut suivre les recommandations du produit le plus limitant en termes de cultures possibles.

 

Adapter la culture au contexte pédoclimatique

L’expérience de l’an passé, favorable aux cultures de printemps, ne doit pas laisser croire que tout est possible et sans risque. Le tableau ci-dessous aide à choisir une culture adaptée au type de sol, à la latitude voire à l’altitude.

Les conditions climatiques au cours de la période de semis peuvent amener à changer d’option : l’orge, le blé de printemps et le pois printemps nécessitent de pouvoir être semer tôt en sortie d’hiver sur un sol ressuyé. Au-delà de la mi-mars, le risque de chute de potentiel de rendement devient élevé. Concernant le colza de printemps la date butoir pour le semis est fin mars. Après ces dates, on peut alors basculer sur des cultures d’été (maïs, tournesol, chanvre) à semer à partir d’avril.

 

S’assurer du débouché local et des possibilités de collecte

La plupart des cultures ont des débouchés de masse et ne nécessitent pas de démarche commerciale spécifique. Toutefois, des cultures comme le pois ou le tournesol peuvent nécessiter une prise en charge particulière (logistique et/ou séchage) par l’organisme collecteur. Il est donc fortement recommandé de prendre contact avec le silo en amont de la récolte.

A l’opposé, la culture de chanvre ne peut se faire que sous contrat avec une unité de transformation, en raison des contraintes réglementaires.

 

Evaluer les performances économiques et l’incidence sur la culture suivante

D’autres critères, en particulier ceux liés à la rotation, peuvent faire pencher pour l’une ou l’autre culture. Le pois est un très bon précédent au blé tendre mais aussi au colza. Le colza de printemps est un bon précédent au blé. Le tournesol et le maïs sont des précédents intermédiaires d’autant plus que leur incidence sur le blé suivant va dépendre de la date de récolte. L’orge de printemps ne constitue pas un très bon précédent pour le blé suivant. On privilégiera dans ce cas l’implantation d’un colza d’hiver.

 

Anticiper le recours éventuel à l’entreprise

Le maïs et le tournesol nécessitent des équipements particuliers au semis (semoir monograine) et à la récolte (barre de coupe). La récolte du chanvre est généralement sous-traitée par l’industriel. Pour les autres cultures, aucun équipement spécifique n’est à prévoir.

 

Tenir compte des besoins et des engagements personnels

Il faut également prendre en compte les contraintes liées aux engagements de l’exploitation, dans le cadre de MAE par exemple. Il faut également tenir compte de l’organisation du travail, des temps de travaux et bien entendu, de l’envie de chacun de cultiver une espèce plutôt qu’une autre au regard d'une expérience passée.

Les critères à prendre en compte sont nombreux. Il  appartient à chaque agriculteur d’en faire la synthèse pour définir au cas par cas l'intérêt.

 

Mathieu KILLMAYER (ARVALIS - Institut du végétal), Louis-Marie ALLARD (CETIOM)




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