Les cultures de pois et féverole peuvent être attaquées en début de cycle par deux ravageurs: le thrips du lin et des céréales, et le sitone. ARVALIS-Institut du Végétal rappelle que la lutte nécessite une observation hebdomadaire des parcelles pour intervenir au bon moment. Si les deux ravageurs sont présents, la lutte insecticide en végétation exige souvent deux applications, car les thrips apparaissent avant les sitones.
Les sitones perturbent l’alimentation azotée des légumineuses. Le sitone (Sitona lineatus) est un charançon de 3,5 à 5 mm de long, de couleur brun rougeâtre. Il est nuisible de la levée du pois, jusqu’au stade 6 feuilles. Il arrive de manière échelonnée sur les parcelles de pois en volant depuis des zones refuges. L’ensemble de la France est concernée mais les régions Rhône-Alpes, PACA, Sud-Ouest, Poitou-Charentes, le grand Ouest et le Berry sont les plus attaquées.
Les larves de sitones détruisent les nodosités
La présence de sitones dans la parcelle se remarque par la présence d’encoches semi-circulaires sur le bord des feuilles. Dues aux morsures d’adultes, elles sont sans grande incidence contrairement aux destructions des nodosités par les larves qui perturbent l’alimentation azotée des cultures. Les pertes de rendement peuvent atteindre 10-12 q/ha dans les cas extrêmes, mais ne sont pas systématiques et souvent très limitées: quelques nodosités saines associées à l’azote du sol peuvent suffire à nourrir la plante.
La lutte contre les sitones vise l’adulte
Un traitement phytosanitaire à base de pyréthrinoïdes est préconisé lorsque 5 à 10 encoches au total sont repérées sur les premières feuilles. Au-delà d’un stade 6 feuilles pour les pois de printemps et 8 feuilles pour les pois d’hiver, il n’est plus nécessaire d’intervenir car les adultes ont déjà pondu au pied des plantes.
Thrips : des dégâts uniquement sur pois de printemps
Le thrips adulte (Thrips angusticeps) est un minuscule insecte noirâtre d’1 mm de long, tandis que la larve est jaune. Cet insecte peut occasionner d’importants dégâts sur pois de printemps. En revanche, aucune nuisibilité n’a été mise en évidence pour les pois d’hiver et les féveroles.
Des plantes chétives et naines à cause des thrips
Le thrips pique le végétal pour se nourrir. Ce faisant, il injecte une salive toxique dans la plante. Celle-ci initie alors de nombreuses ramifications et devient chétive et naine. Ses feuilles sont gaufrées avec des taches jaunes ou brunes. Le rendement du pois de printemps peut être sérieusement affecté, jusqu’à 30 q/ha, voire plus. La présence de thrips, même en grande quantité, n’engendre pas systématiquement des dégâts. Ils ne sont observés que lorsque les pois lèvent difficilement à cause de mauvaises conditions climatiques. Un précédent lin ou blé augmente le risque d’attaques.
Traiter les thrips sur plantes levées
Le seuil d’intervention est fixé à 1 thrips par plante observée. Il faut bien chercher dans les feuilles de pois en formation car l’insecte est minuscule. De même que pour les sitones, les traitements sont à base de pyréthrinoïdes. Cependant, il est rare de pouvoir maîtriser ces deux ravageurs par une seule application en végétation car le sitone apparaît souvent après le thrips du lin et des céréales. Il convient d’attendre qu’au moins 80% des plantes soient levées avant d’intervenir car les thrips présents dans les plantes non encore levées ne sont pas affectés par le traitement. Un traitement tardif, jusqu’au stade 6 feuilles, peut s’avérer nécessaire dans certaines situations pour limiter les dégâts.
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