Pesticides : Nouvelle étude scientifique indiquant les insuffisances de l'évaluation des mélanges de pesticides

Des produits mal évalués

Réalise par une l'Université de Caen (par Robin Mesnage et Gilles Eric Séralini), cette nouvelle étude met en avant les grandes insuffisances dans l'évaluation des risques causés par les pesticides mélangés.

Effectivement, on savait que les effets des mélanges de pesticides ne sont pas évalués sur le long terme. Faits confirmés par le directeur de l'ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation) en 2012. Ce dernier a d'ailleurs demandé d'effectuer des recherches sur ce thème.

Des effets 100 fois plus importants

Cette étude montre clairement à quel point la toxicité réelle des mélanges de pesticides était sous-estimée. En effet, les scientifiques ont montré que sur les 9 mélanges de pesticides étudiés (3 herbicides, 3 fongicides et 3 insecticides), 8 d’entre eux montrent clairement des effets toxiques sur des cellules humaines (en moyenne des centaines de fois plus importants que ceux causés par leur matière active).

Le seul pesticide des 9 à faire exception à cette règle est un pesticide à base d’isoproturon… mais qui selon les auteurs n’a pas d’adjuvant déclaré.

Le calcul de la DJA inadaptée

L'étude révèle, en effet, que le mode de calcul des doses journalières admissibles (DJA). Cette dernière est calculée à partir de la toxicitié de la substance active seule.

De plus, la procédure qui vise à évaluer les risques des pesticides ne prévoit pas l'obligation des tests pour la toxicité chronique des mélanges de pesticides.

De même que les adjuvants utilisés dans les mélanges de pesticides ne peuvent pas être considérés comme inertes. Ils sont également une toxicité propre et accroissent même celle des matières actives.

« Cette étude montre l’ampleur du scandale de la sous- évaluation des risques réels posés par les pesticides
auxquelles les agriculteurs et le reste de la société également sont exposés chaque jour ! » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

« Nous demandons que des tests sur les effets chroniques de ces
formulations de pesticides soient rendus obligatoires au niveau national et européen au plus vite, c’est une exigence de santé publique ! » ajoute t’il.

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