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Il est prioritaire d’améliorer la santé des abeilles selon les experts européens

Par Jean Moullart | Publié le 15 Juin 2012 à 15:10
Il est prioritaire d’améliorer la santé des abeilles selon les experts européens

A l'image de l'abeille végétale géante mise en place cette semaine sur le parvis du Parlement Européen, il est important de prendre de la hauteur sur la question de la santé des abeilles et des pollinisateurs sauvages. Il s’agit en effet d’un sujet de préoccupation majeur, en particulier en raison du maintien du précieux service de la pollinisation évalué à 153 milliards d’euros dans le monde par les Nations Unies. L'origine des phénomènes d'affaiblissement et de mortalité des colonies d'abeilles est au cœur de la recherche scientifique internationale. Tous les intervenants qui se sont succédés lors de la Conférence Internationale « La biodiversité, une culture commune » organisée par le Réseau Biodiversité pour les Abeilles et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP) les 5 et 6 juin au Parlement Européen (Bruxelles) ont pointé du doigt la gestion des pathologies apicoles. Kim Nguyen de l'Université de Gembloux (Agro-Bio-Tech, Belgique) et le Pr Mariano Higes de Guadalajara (Centre Apicole Régional, Espagne) ont rappelé l’origine multifactorielle des mortalités d’abeilles en soulignant le rôle clé joué par le Varroa, ennemi numéro 1 des abeilles, le Nosema Ceranae, la loque américaine, la loque européenne ou bien encore les nombreux virus. Une conférence dont le contenu a tranché par rapport au discours ambiant ne mettant en cause que les pesticides dans la mortalité des abeilles dont le fameux traitement de semences « Cruiser OSR » de Syngenta.

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Dans les ruches, les traces importantes de produits vétérinaires utilisés par les apiculteurs pour lutter contre les parasites, en particulier le Varroa, montre les difficultés techniques de gestion sanitaire auxquelles la filière apicole est exposée. L’usage inapproprié de certains produits phytosanitaires mais aussi le manque de biodiversité fonctionnelle qui provoque une mauvaise alimentation des abeilles et un affaiblissement de leurs défenses immunitaires ont également été rappelés. UNEP (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) a également posé le débat sur la pollinisation dans un enjeu global de perte de biodiversité où les responsabilités des secteurs économiques les plus concernés par cette perte de biodiversité dans la surexploitation des ressources naturelles, la dégradation des habitats et la pollution, ont un impact majeur sur la santé des abeilles et le déclin global de pollinisation. Face à un problème multiple, il est indispensable de rappeler que toute décision doit s’appuyer sur les résultats de l’expertise scientifique pour éviter de nouvelles catastrophes pour la santé des abeilles.

 

Des perspectives encourageantes ont été abordées au cours de ces deux jours de conférence qui s’inscrivait dans le cadre de la première édition de la Semaine Européenne de l’Abeille et de la Pollinisation parrainée par M. Gaston Franco, Député européen. La présentation du plan d'action du laboratoire de l'ANSES à Sophia Antipolis (Laboratoire de référence pour l’Union Européenne sur la santé des abeilles) et l'efficacité du réseau d'épidémio-surveillance mis en place en Grande Bretagne par la FERA sont autant de raisons d’espérer une amélioration sensible de la santé des abeilles. Les données sur la mortalité des abeilles font encore trop défaut en Europe. Par conséquent la récente décision de la Commission européenne d'affecter près de 3,3 millions d'euros pour soutenir 17 États membres dans leur surveillance des colonies d'abeilles arrive à point nommé.

 

Enfin, le rôle majeur joué par l’alimentation sur le maintien de la défense immunitaire des abeilles passe par une meilleure conjugaison entre agriculture, gestion des territoires et biodiversité. L’impact très positif des jachères apicoles initiées et soutenues par le Réseau Biodiversité pour les Abeilles a été salué dans le contexte des discussions sur le verdissement de la PAC. Une modification de 0,5% de la zone des butinages des abeilles avec une ressource en pollen et en nectar contribue en effet en moyenne aux deux tiers de leur alimentation. Face à une crise aux origines multiples, il n'existe pas une solution miracle mais des réponses adaptées pour garantir la survie des abeilles et de la filière apicole européenne. Elles existent. Il faut maintenant les mettre en place.




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