Le troisième rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires valide ce que beaucoup d’agriculteurs subodorent, à savoir que le produit agricole, la « matière première », ne représente qu’une part assez faible du prix à la consommation, même pour des produits peu ou pas transformés. Ainsi, le blé ne pèse que 4 à 9 % du prix de la baguette sur la période 2005 à 2012, le lait 15 % du prix du yaourt en 2013 (mais 43 % pour l’emmental !). Même pour les fruits et légumes des rayons, la matière première ne représente que 50 % du prix.
Le troisième rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires est le fruit d’une année de travail avec l’ensemble des représentants des maillons des filières étudiées. La version 2013 élargit ses champs d’investigation par rapport aux années précédentes en intégrant désormais le pain et les pâtes alimentaires, deux produits de consommation symboliques issus des céréales, mais aussi les poissons et les fromages de chèvre.
Cette troisième édition affine également le calcul des marges nettes des rayons de la grande distribution, présentés pour la première fois dans le rapport 2012, ainsi que le calcul des marges industrielles.
La matière première pèse relativement peu dans le coût final du produit
En période de fortes tensions sur les cours des matières premières, cette part a bien sûr tendance à augmenter. Mais à la différence d’autres pays européens, notamment de l’Allemagne, ces augmentations de prix ne sont pas entièrement répercutées sur les consommateurs, elles sont largement amorties par les industries et la grande distribution. La stabilité des prix alimentaires en France joue clairement en faveur des consommateurs. « Pour 2012 et 2013, le consommateur est le grand gagnant », souligne Philippe Chalmin, président de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires.
Mais dans bien des filières, notamment animales, ce lissage atteint aujourd’hui les limites du supportable pour les producteurs en amont et pour les industries de première transformation, comme les abattoirs, dont les résultats ne cessent de se dégrader.
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